Selon l’ancien responsable, la décision du gouvernement dirigé par le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de soutenir officiellement la proposition d’autonomie dans les provinces du sud au Maroc serait « une très grave erreur ». Lors d’une rencontre, mercredi à Barcelone, l’ancien patron des services espagnols affiche son « incompréhension » face à ce changement, assurant « ne pas voir d’avantage » pour l’Espagne dans ce qu’il a considéré comme un revirement, en dehors d’une « diminution réversible de la migration irrégulière ». Selon lui, cette initiative aurait même « attisé l’hostilité » entre Madrid et Alger, au même moment où le Maroc « étouffe » Sebta et Melilla.
« Lorsque les Nations unies ont vu qu’il était impossible d’organiser un référendum sur l’indépendance du Sahara, parce que le Maroc l’avait refusé, elles ont estimé qu’il devait y avoir au moins un accord entre les différentes parties et l’Espagne a soutenu cette décision. Nous y étions très bien. Et soudain, le Premier ministre a décidé, sans son gouvernement, ses partenaires ou l’opposition, d’appuyer la souveraineté du Maroc sur le Sahara », a rappelé l’ancien diplomate.
J. Dezcállar a fait le parallèle entre cette question et celle de Sebta et Melilla. Dans ce sens, il a considéré que Madrid était confrontée à « des problèmes » concernant « la démarcation des eaux territoriales » et la réouverture des points de passage frontaliers. Résolument du côté de l’Algérie, l’ex-ambassadeur a estimé que l’attitude du gouvernement socialiste avait mis l’Algérie « très en colère », ce qui se serait traduit par une baisse significative des échanges commerciaux.
J. Dezcállar semble vouloir profiter de la perte de popularité de P. Sánchez au bénéfice du Parti populaire (PP), pour s’aligner sur les positions des élus de l’extrême droite ayant précédemment fustigé la Déclaration conjointe entre le Maroc et l’Espagne qui a officialisé la position de Madrid sur le Sahara.