Wendy R. Sherman, sous-secrétaire d’Etat US a eu, mardi, un entretien téléphonique avec Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères, rapporte un communiqué Département d’Etat américain. Les deux parties ont abordé « les répercussions mondiales du conflit russo-ukrainien et réaffirmé l’importance de parvenir à une paix juste et durable conformément aux principes de la Charte des Nations unies », ajoute la même source.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a effectué, la semaine dernière, une visite d’Etat en Russie, marquée par la signature d’un accord de « partenariat stratégique approfondi ».
La question du Sahara a été aussi au menu de l’entretien entre les deux diplomates. W. Sherman a émis le vœu que l’élection de l’Algérie en tant que membre non-permanent au Conseil de sécurité, puisse s’accompagner par « un soutien total à l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, alors qu’il intensifie ses efforts pour parvenir à une solution politique durable et digne pour le Sahara occidental », précise le texte des services d’Antony Blinken.
L’Algérie s’accroche à son « statut d’observateur » au conflit du Sahara et appelle à des négociations directes entre le Maroc et le Polisario. Une revendication réitérée dans le communiqué du ministère algérien des Affaire étrangères sanctionnant la réunion du 19 juin entre A. Attaf et Mohamed Sidati du Polisario.
A rappeler que la diplomate US avait déjà eu, le 28 mars dernier, un entretien téléphonique avec A. Attaf.
En visite à Belgrade mercredi 21 juin, le chef de la diplomatie algérienne a eu une réunion avec Ivica Dačić, son homologue qui avait également dirigé la diplomatie serbe entre avril 2014 et octobre 2020. Un passage marqué par une séquence de tension avec Alger en mars 2018.
La question du Sahara était au centre des entretiens entre les deux parties. L’Algérie et la Serbie « ont souligné la convergence des positions de principe concernant les questions d’intérêt majeur pour les deux pays, notamment la crise du Kosovo et la question du Sahara occidental, deux conflits dont l’origine, a affirmé A. Attaf, est la transgression du principe de sacralité des frontières pour le Kosovo et du principe de respect des frontières héritées de la colonisation pour le Sahara occidental », selon un communiqué de la diplomatie algérienne. Lequel ajoute que le ministre serbe a assuré de « l’engagement de son pays à ne pas porter atteinte aux positions de l’Algérie ou à ses intérêts fondamentaux, notamment dans sa région », en référence à la question du Sahara.
Pour rappel, I. Dačić avait déclaré le 15 mars 2018 à Rabat, que « la Serbie et le Maroc partagent la même position de principe quant au respect de l’intégrité territoriale de chaque pays. La Serbie soutient pleinement toutes les négociations et tous les efforts engagés en faveur de solutions durables pacifiques et diplomatiques de tout conflit ».
Une déclaration qui avait suscité l’ire à Alger. Belgrade avait ensuite rectifié le tir dans un communiqué publié le 20 mars 2018, pointant « des médias étrangers » ayant donné des « interprétations erronées » aux propos de son chef de la diplomatie. Et de rappeler que la position de la Serbie sur la question du Sahara occidental « demeure inchangée et conséquente, basée sur les dispositions du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU ».
Selakovic, ex-ministre serbe des Affaires étrangères, avait affirmé en mai 2021 à Rabat, que le plan d’autonomie marocain au Sahara est une option « sérieuse et crédible », soulignant que son pays « soutient une solution politique, consensuelle et durable » du différend.