Y. Seok-yeol, candidat du Parti du pouvoir au peuple (PPP), la principale formation de l’opposition de droite en Corée du Sud, l’a emporté avec 48,59% des voix contre 47,79% pour son rival du Parti démocratique Lee Jae-myung, selon des résultats portant sur 98% des suffrages publiés par l’agence de presse Yonhap. L’élection présidentielle sud-coréenne ne comporte qu’un seul tour.
« Ceci est la victoire du grand peuple sud-coréen », a lancé Y. Seok-yeol devant ses partisans en liesse, rassemblés à l’aube dans l’Assemblée nationale. La victoire sur le fil de Yoon, 61 ans, marque un retour en grâce spectaculaire pour le PPP, durement affecté en 2017 par la destitution puis l’incarcération pour abus de pouvoir de la présidente Park Gung-hye, qui appartenait à cette formation.
Paradoxalement, Y. Seok-yeol, alors procureur à Séoul, avait joué un rôle-clé dans l’enquête qui avait abouti à la chute de Mme Park. Selon les analystes, le résultat de la présidentielle de mercredi pourrait relancer ce que les médias ont baptisé le « cycle de la vengeance », une caractéristique de l’extrême polarisation de la vie politique dans ce pays de 52 millions d’habitants. Tous les ex-présidents sud-coréens encore en vie ont fait de la prison pour corruption au terme de leur mandat.
Y. Seok-yeol succèdera pour cinq ans en mai au président sortant Moon Jae-in, qui ne pouvait se représenter. Il a promis d’ordonner une enquête sur son prédécesseur –qui l’avait nommé procureur général au début de son mandat – sans préciser pour quels motifs.
Le candidat du Parti démocratique, L. Jae-myung, a reconnu sa défaite. « J’ai fait de mon mieux, mais je n’ai pas été à la hauteur des attentes », a-t-il déclaré à ses partisans du Parti démocratique, avant d’ajouter : « Ce n’est ni votre défaite, ni celle du Parti démocratique. Toute la responsabilité retombe exclusivement sur moi. »
Le taux de participation à l’élection de mercredi s’est élevé à 77,1%, confirmant le vif intérêt des électeurs malgré une campagne marquée par les scandales, les agressions verbales et la pauvreté du débat d’idées entre les deux favoris, aussi impopulaires l’un que l’autre. Les médias sud-coréens avaient surnommé ce scrutin : « L’élection entre perdants ».
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