Lors d’une conférence de presse à Tel Aviv, B. Gantz a soigneusement évité d’identifier B. Netanyahu par son nom, mais la même accusation a été formulée la veille par Yair Lapid, chef de l’opposition, qui a été plus direct dans ses accusations contre le Premier ministre. « Le rôle des dirigeants est de dire concrètement à la population quels sont les plans et de lutter pour atteindre [cet objectif] sans fabriquer des différends pendant que nos soldats se battent côte à côte sur le champ de bataille », a affirmé B. Gantz. « Malheureusement, même à l’heure actuelle, certains s’efforcent de créer des conflits artificiels au sein de la population et de nuire aux relations importantes avec les États-Unis », a-t-il ajouté.
Allusion est ainsi faites aux efforts de B. Netanyahu, qui s’est prononcé à plusieurs reprises ces derniers temps contre l’idée d’un retour de l’Autorité palestinienne (AP) à la tête de la bande de Gaza après la guerre. Or, c’est pourtant l’objectif déclaré de l’administration Biden, même si elle reconnaît qu’une période de transition sera nécessaire avant que l’AP ne soit prête et qu’elle devra d’abord être « revitalisée ».
Le locataire de la Maison Blanche a exhorté jeudi Israël à faire davantage pour mieux protéger les civils à Gaza, après que la Maison Blanche a appelé à ce que la guerre entre Israël et le Hamas « cesse dès que possible ». « Je veux qu’ils se concentrent sur la préservation de la vie des civils. Pas de s’arrêter contre le Hamas, mais à faire davantage attention », a déclaré le président américain en marge d’un déplacement près de Washington.
L’administration Biden souhaiterait voir l’armée sioniste conclure la phase actuelle de combats « de haute intensité » à Gaza d’ici quelques semaines, a déclaré Jake Sullivan, conseiller américain à la Sécurité nationale, aux dirigeants israéliens lors de réunions à Tel Aviv.
Un autre responsable israélien a déclaré que les États-Unis avaient fait pression pour que la phase actuelle se termine à la fin de l’année 2023. Il semble entendu que Tsahal restera actif à Gaza bien au-delà de la fin de la phase actuelle, mais J. Sullivan a clairement indiqué que les États-Unis s’attendaient à une « nette diminution » de l’intensité des combats dans les semaines à venir, a déclaré le responsable israélien, confirmant des informations répercutées par Walla news.
Interrogé à ce sujet, John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, a déclaré lors d’un briefing que J. Sullivan « a parlé de la possibilité de passer de ce que nous appellerions des opérations de haute intensité, qui sont celles qui sont menées actuellement, à des opérations de plus faible intensité dans un avenir proche ». « Mais je ne veux pas mettre de date sur ce point. La dernière chose que nous souhaitons faire serait de télégraphier au Hamas ce à quoi il risque d’être confronté dans les semaines et les mois à venir », a ajouté J. Kirby.
Lors de ses entretiens à Tel Aviv, J. Sullivan a également expliqué aux responsables israéliens que le fait d’entamer des discussions sérieuses sur la question de Gaza « après le Hamas » permettrait à l’administration Biden de gagner du temps pour continuer à soutenir la guerre, selon Walla, qui citait un haut responsable US.
Plus tôt dans la journée, le ministre de la Défense Yoav Gallant avait indiqué à J. Sullivan, lors d’une rencontre publique avant leur rencontre, que la guerre de contre le Hamas à Gaza prendrait « plus de plusieurs mois ». Il n’a pas fait état de différentes étapes de la guerre lorsqu’il a tenu ces propos.
Le New York Times a également rapporté que les États-Unis faisaient pression pour qu’Israël mette fin aux combats à grande échelle d’ici la fin de l’année.
Le bureau de B. Netanyahu a répondu à cet article en disant qu’il avait « clairement indiqué qu’Israël poursuivrait la guerre jusqu’à ce que nous ayons atteint tous ses objectifs. »
J. Sullivan a donc rencontré le ministre de la Défense Yoav Gallant, le ministre du cabinet de guerre Benny Gantz, le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-colonel Herzl Halevi, le chef du Shas Aryeh Deri, le conseiller à la Sécurité nationale Tzahi Hanegbi, le chef d’état-major de Netanyahu Tzahi Braverman, le secrétaire du cabinet Yossi Fuchs et l’ambassadeur d’Israël aux États-Unis Mike Herzog étaient présents lors de la réunion. Le responsable US était épaulé par l’envoyé spécial du président américain au Moyen-Orient Brett McGurk, l’envoyé spécial pour les affaires humanitaires David Satterfield et l’ambassadrice adjointe des États-Unis en Israël Stephanie L. Hallett.
Le quotidien israélien Haaretz a affirmé que les nouvelles dans les médias selon lesquelles les États-Unis font pression sur Israël pour qu’il cesse les combats d’ici la fin de l’année doivent être traitées avec une grande prudence.
Dans un article signé par Nehemia Shtrasler, ce dernier a qualifié ces informations de « fausses nouvelles diffusées par ceux qui veulent du mal pour Israël. » Il a ajouté le président américain s’oppose au cessez-le-feu.
Il a rappelé que les États-Unis ont opposé leur veto à une résolution des Nations Unies réclamant de mettre fin à la guerre et continuent de fournir à Israël des obus de char et des munitions spéciales pour poursuivre les combats. Soulignant que « l’élimination du Hamas » est également dans l’intérêt américain évident. « Pour Washington, Israël est comme un grand porte-avions terrestre prêt à se battre pour les intérêts américains à tout moment », a-t-il affirmé.