Mohamed Baaziz, député socialiste, a interpellé, via une question écrite, Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, sur l’inopportunité de l’alimentation du marché marocain en dattes d’origine algérienne.
« L’importation de dattes algériennes et leur commercialisation sur le marché national nécessitent prudence et vigilance alors que des informations circulent sur la présence de substances cancérigènes dans ces dattes », écrit le parlementaire Uspéiste. Et de s’interroger : « Quelles sont les démarches qui seront prises par l’Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA) afin d’éclairer la lanterne des consommateurs marocains sur ce sujet ? Et quelles sont les mesures que votre ministère prendra afin d’assurer la protection de la santé des Marocains contre les maladies résultant de l’importation de certains produits alimentaires ? »
A rappeler que les autorités locales de Casablanca ont procédé, le 14 mars, à la destruction de près de 500 kilogrammes de dattes, illégalement importées d’Algérie pour les mettre dans les circuits marchands du Maroc. Une destruction qui, en son temps, n’a pas bénéficié d’une communication appropriée quant à la toxicité dûment établie pour cette quantité de dattes.
En Algérie, il y a lieu de rappeler que le débat sur la qualité intrinsèque des dattes avait déjà défrayé la chronique en octobre dernier. En effet, c’est au cours dudit mois que la justice avait condamné Belkacem Haouam, journaliste d’Echourouk, à un an de prison, dont deux mois fermes, pour avoir dévoilé le renvoi par la France de 3.000 tonnes de dattes importées d’Algérie, jugées impropres à la consommation.
Le journaliste était accusé de « diffusion de fausses informations portant atteinte à l’ordre public » et de « diffusion d’informations fausses ou calomnieuses propagées sciemment dans le public afin de provoquer une perturbation du marché et une hausse subite et non justifiée des prix ».
L’ONSSA devrait apporter tout l’éclairage sur le dossier de l’importation des dattes. Mais le plus important est de réagir sur la régulation du marché sachant que le Maroc qui importe des dattes de plusieurs origines est aussi un pays exportateur.