Dans un communiqué cité par Courtenay Rattray, son chef de cabinet, Antonio Guterres a souligné la nécessité d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat et de la libération inconditionnelle de tous les prisonniers, rapporte l’agence d’informations turque Anadolu. Cette déclaration a été lue lors d’une réunion sur le Moyen-Orient présidée par Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères.
A. Guterres a souligné que les pourparlers menés sous l’égide de l’Egypte, du Qatar et des Etats-Unis pour parvenir à un accord sur la libération des prisonniers et l’instauration d’un cessez-le-feu se poursuivent, faisant état de quelques progrès. « Les parties doivent parvenir à un tel accord sans délai. La situation humanitaire à Gaza est une souillure morale pour nous tous », a déclaré le Secrétaire général des Nations unies. Celui-ci a mis en garde contre le fait que le système d’aide humanitaire à Gaza est proche de l’effondrement et que l’ordre public est en train de s’effondrer.
En ce qui concerne la Cisjordanie, le chef de l’ONU a déclaré que le territoire et l’Est d’Al-Qods sont confrontés à des conditions alarmantes. « Des niveaux élevés de violence persistent, notamment de la part des forces de sécurité israéliennes, des colons et des groupes armés palestiniens », a-t-il ajouté. Tout en insistant sur la nécessité de mettre fin au conflit et de trouver une solution pour mettre fin à l’occupation israélienne. « Cette terrible guerre doit cesser », a déclaré A. Guterres. « Nous devons nous recentrer sur la recherche d’une solution politique qui mette fin à l’occupation et règle le conflit conformément au droit international et aux résolutions pertinentes des Nations Unies », a-t-il conclu.
Faisant fi des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu immédiat, Tel-Aviv s’est attiré les foudres de la communauté internationale en poursuivant son offensive brutale contre Gaza depuis le 7 octobre 2023.
Plus de 38 700 Palestiniens sont tombés en martyre depuis lors, principalement des femmes et des enfants, tandis que quelque 89 000 autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires locales. Israël est poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice, dont la dernière ordonnance lui a enjoint de mettre immédiatement fin à son opération militaire à Rafah, où plus d’un million de Palestiniens avaient trouvé refuge avant l’invasion de la ville le 6 mai. Au dixième mois de guerre génocidaire israélienne, de vastes étendues de Gaza sont réduites à l’état de ruines en raison d’un blocus paralysant qui prive les habitants de denrées alimentaires, d’eau potable et de médicaments.
Face à tout cela, Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice américaine aux Nations unies, a appelé le Conseil de sécurité à exercer des pressions sur le Hamas de manière à ce qu’il accepte l’accord portant sur un cessez-le-feu et sur la remise en liberté des otages actuellement en cours de négociation. « Il y a encore des écarts à combler et ce Conseil doit maintenir la pression sur le Hamas, de manière à ce qu’il accepte l’accord présenté dans la Résolution 2735 et de façon à ce qu’il commence à le mettre en œuvre sans délai et sans condition préalable. C’est ce que nous voulons tous ici, au sein de ce Conseil et c’est ce que veulent aussi les Palestiniens à Gaza », a-t-elle ajouté.
L’envoyée américaine a noté qu’il y avait eu des améliorations dans la distribution des aides humanitaires dans tout Gaza – faisant toutefois remarquer que de nombreuses requêtes soumises par les Nations unies et autres organisations humanitaires, « en particulier en lien avec des équipements de communication qui sont vitaux dans les procédures de déconfliction, restent sans réponse sur le terrain ». dès lors, « nous exhortons le gouvernement israélien à travailler avec les Nations unies de manière à supprimer ces obstacles et les autres », a continué la diplomate US. « Les civils palestiniens vivent en enfer. Ils doivent fuir, encore et encore, d’un endroit à un autre, recherchant la sécurité. Et un nombre si important de personnes ont perdu des parents et des fratries, des enfants et des amis, notamment lors d’une frappe récente d’Israël qui a pris pour cible une école qui était soutenue par l’ONU dans le camp de Nuseirat », a-t-elle poursuivi. Elle a aussi souligné que l’administration US était toujours inquiète face aux violences des extrémistes juifs et qu’elle condamnait les initiatives récemment prises par Israël pour étendre son empreinte en Cisjordanie. « Les initiatives unilatérales, comme le programme pro-colonies mis en œuvre par le gouvernement d’Israël, violent le droit international et elles nuisent à la solution à deux États », a-t-elle expliqué. La représentante US reste « soft » dans ses critiques à l’endroit de l’entité sioniste. Et feint d’ignorer que c’est bel et bien son pays qui représente le fer de lance de la guerre menée par Israël dans l’enclave palestinienne. Le Wall Street Journal a rapporté que l’aviation israélienne a largué la semaine dernière huit tonnes de bombes sur la population civile lors de son attaque sur al-Mawasi dans la ville de Khan Younès qui se situe dans le sud de la bande de Gaza. Samedi dernier, plus de 400 Palestiniens ont été tués ou blessés lors du bombardement sauvage des campements des déplacés à al-Mawasi. Après la frappe, l’armée israélienne prenait pour cible des secouristes et des ambulances qui s’étaient rendus sur place pour aider les victimes. Des milliers de déplacés palestiniens ont pris refuge dans cette « zone sûre humanitaire » qui a été bombardée par les F-16 israéliens. Selon des témoins oculaires, au moins 8 bombes, chacune de 2000 livres (environne 910 kg) ont été larguées les unes après les autres sur le camp des réfugiés.
Après le bombardement, les drones et les mitrailleuses lourdes de l’armée israélienne ont pris pour cible les secouristes et les ambulances.
Selon un récent sondage en ligne commandé par le Center for Economic and Policy Research (Centre de recherche économique et politique), réalisé par YouGov, 52 % des Américains estiment que les États-Unis devraient suspendre les livraisons d’armes à Israël jusqu’à ce que Tel-Aviv mette fin à son offensive militaire contre la bande de Gaza.
En mai 2024, le Pentagone avait annoncé, dans un communiqué de presse, la livraison de 52 229 obus d’artillerie M795 de 155 millimètres du 7 octobre 2023 au 29 décembre 2024. Cette munition alimente les pièces artilleries légères de l’armée du régime sioniste. L’administration démocrate de Joe Biden n’est pas tenue à informer le Congrès ses livraisons d’armes lorsqu’elles sont inférieures à une quantité fixée par la loi. Cependant, certains médias indiquent que le Pentagone envisage aussi la vente des équipements qui permettent à l’armée israélienne de convertir ses bombes « traditionnelles » en engins téléguidés. Joe Biden s’est engagé aussi à livrer à Israël des armes et des équipements militaires défensifs, notamment pour le système de défense aérienne Dôme de fer.
Ces derniers jours, le régime sioniste intensifie de plus en plus ses attaques contre différentes zones de la bande de Gaza et tue de plus en plus de civils innocents sous prétexte d’actions contre les commandants de la Résistance palestinienne.