Younes Sekkouri a déclaré aux médias, à l’issue du Conseil du gouvernement de jeudi, que lesdits pourcentages étaient calculés sur la base du « nombre de grévistes par rapport au total des travailleurs dans les différents secteurs ». Dans le public, le ministre indique que l’éducation a enregistré un taux de participation de 35,5% à la grève. Ce chiffre a été de 33,3% pour la santé, 30,5% pour la justice, 26,4% pour les collectivités territoriales et 25,9% pour les institutions publiques.
Ces chiffres contrastent avec ceux avancés par les centrales syndicales ayant appelé à la grève générale. Ces dernières ont fait état d’un taux de participation dépassant les 80% au niveau national. Le ministre a estimé que ce mouvement social s’était déroulé « dans le cadre de la légalité et du respect des dispositions constitutionnelles » et souligné l’importance de la relation de son département avec les partenaires sociaux, la considérant comme « pivot et fondamentale pour notre pays et pas uniquement de circonstance ».
Ces déclarations interviennent au lendemain où la première journée de la grève a coïncidé avec le vote définitif du projet de loi organique sur le droit de grève, approuvé en plénière à la Chambre des représentants en présence de 104 députés sur un total de 395. Défendant ce texte devant les journalistes, Y. Sekkouri a souligné que la mouture examinée tenait compte de « la plupart des amendements présentés par les partenaires sociaux ».
A rappeler que l’Union marocaine du travail (UMT) s’est retirée, lundi, du vote du projet de loi à la chambre haute alors que la Confédération démocratique du travail (CDT) a voté contre. Les organisations grévistes reprochent particulièrement au gouvernement de ne pas s’être tenu au calendrier des rencontres prévues en vertu de la charte nationale d’institutionnalisation du dialogue social, signée le 30 avril 2022.
Décriée par les syndicats qui le considèrent restrictif, la loi organique « vise principalement à protéger les droits des travailleurs et des organisations syndicales, et incrimine les employeurs entravant le droit de grève », a signalé le ministre. Devant le parlement, Y. Sekkouri a indiqué que lors des consultations sur l’élaboration du projet de loi, « aucun des partenaires sociaux n’a laissé sa chaise vide ».