Lors d’une séance plénière tenue lundi à la Chambre des conseillers dédiée à l’examen du projet de loi organique 97-15 sur le droit de grève, Y. Sekkouri a affirmé que le gouvernement avait accepté la majorité des amendements présentés par les représentants syndicaux et les conseillers de la Chambre. Bien qu’il ait reconnu les défis inhérents à la formulation juridique d’un tel texte, le ministrea souligné que l’essentiel des propositions avait été intégré, attestant d’une volonté manifeste d’équilibrer les droits des travailleurs et la liberté de travail.
« La présentation de ce texte dans son intégralité nous montre que nous avons une loi qui reflète les aspirations de notre pays, garantissant les droits des travailleurs tout en prenant en compte les droits des employeurs et de la société », a-t-il déclaré, rappelant le cadre fixé par le Roi Mohammed VI sur la nécessité de protéger l’avenir des jeunes et de la classe ouvrière. Comme il a mis en évidence l’importance des mécanismes législatifs d’adaptation, nécessaires à la protection des générations futures sur le marché du travail. « Aujourd’hui, nous avons atteint notre objectif. Si le gouvernement réussit, il a deux récompenses. S’il échoue, il en a une », a-t-il ajouté.
Y. Sekkouri n’a pas manqué de rendre hommage au rôle constructif joué par le mouvement syndical, affirmant que leur contribution avait été essentielle pour garantir l’équilibre dans le texte du projet. Il a également salué l’opposition pour son engagement à défendre les droits, affirmant que, malgré les divergences politiques, ce soutien visait le bien commun et non uniquement la défense du gouvernement.
A signaler que lors de cette séance plénière, les représentants de l’Union marocaine du travail (UMT) ont décidé de retirer. Au début de la session, Noureddine Slik, président du groupe de l’UMT, a précisé que « nous avons mené cette bataille avec un moral très élevé. Ce projet de loi est problématique, car nous le considérons comme une entrave au droit de grève ». Les inquiétudes des syndicats ne sont pas apaisées, ceux-ci jugent que le projet ne respecte pas les préceptes de la Constitution adoptée en 2011 sous la houlette du Roi Mohammed VI.
Le représentant de la Centrale a insisté sur le fait que la séance ne devrait pas être un simple exercice formel, mais un véritable débat sur un enjeu crucial. « Nous avons exprimé nos positions avec fermeté et responsabilité. Ce projet est d’une grande importance, et il est impératif d’aboutir à des conclusions qui reflètent l’intérêt des travailleurs », a-t-il ajouté.
Le syndicat regrette également un manque d’engagement de la part du gouvernement pour un dialogue constructif autour de ce sujet. « Malheureusement, le gouvernement ne s’est pas engagé avec le mouvement syndical pour parvenir à un consensus », a-t-il déclaré.
Face à cette impasse, l’UMT a donc pris la décision de se retirer de la séance, signifiant ainsi son désaccord avec la façon dont le gouvernement conduit le dossier. « En raison de cette situation, nous ne pouvons pas soutenir le gouvernement. C’est pourquoi nous avons choisi de nous retirer, laissant au gouvernement le champ libre pour agir comme il le souhaite », a conclu le président de la délégation de l’UMT.
Dimanche, réunies dans la Bourse du travail, à Casablanca, les responsables de l’UMT avaient décidé une grève nationale générale aux secteurs public et privé les 5 et 6 février. Une grève en signe de protestation contre la politique du gouvernement qui tente de passer au forceps la réforme du droit de grève rejetée par les syndicats, ne respecte pas ses engagements en matière de dialogue social supposé institutionnalisé et s’attaque à la paix sociale en affaiblissant le pouvoir d’achat des citoyens.