Ce plan d’action présente 18 mesures ciblées qui s’articulent autour du renforcement de l’engagement avec les pays partenaires et des mesures opérationnelles en matière de recherche et de sauvetage, des procédures de retour, ainsi qu’une solidarité plus fluide, précise un communiqué de la Commission européenne.
La même source indique que l’objectif consiste, pour l’U.E, à apporter de l’aide aux Etats membres pour renforcer la gestion des migrations sur le trajet, en maîtrisant les départs irréguliers, tout en travaillant avec les principaux pays partenaires.
La présentation de ce plan d’action par la commission intervient en amont du Conseil Justice et affaires intérieures, prévu les 8 et 9 juin et du Conseil européen, les 29 et 30 juin.
Rabat salué
La Commission européenne a tressé des lauriers au Maroc pour ce qui est de ses efforts dans la lutte contre l’immigration irrégulière. « Le Maroc est un partenaire très important pour nous afin de gérer la migration ensemble », a souligné mardi Ylva Johansson, Commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, lors d’un point de presse destiné à la présentation des grandes lignes du plan d’action de l’UE pour la gestion des routes migratoires en Méditerranée occidentale et en Atlantique. « Nous voulons soutenir les efforts du Maroc pour lutter contre le trafic d’immigrants et la traite des êtres humains », a affirmé la Suédoise. Le royaume est un « partenaire stratégique et engagé » de l’UE, a-t-elle ajouté. La responsable a exprimé ses remerciements aux autorités marocaines pour leur « engagement très constructif » en matière de « migration et de lutte contre la traite des êtres humains », soulignant que l’UE et le Maroc « entretiennent un partenariat solide et fiable en matière de migration ».
La Commissaire européenne s’est félicitée de la baisse de 50% des arrivées irrégulières de migrants aux Iles Canaries. Une chute qu’elle a attribuée aux « efforts intenses » des Vingt-Sept « mais surtout au gouvernement espagnol et aux partenaires clés, principalement le Maroc ». Y. Johansson a présenté la coopération avec Rabat comme un « modèle » pour les pays africains que l’Union européenne souhaite engager dans la lutte contre les réseaux de migration irrégulière.
Les « remerciements » de la Suédoise visent à apaiser la colère du Maroc, suite au « dérapage » –selon les propos du ministre Mustapha Baïtas- de Margaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne chargé de la migration. Lors de sa participation à un forum européen sur la sécurité et la défense, organisé mi-mai à Bruxelles, l’eurocrate grec avait accusé le royaume de recourir aux « menaces hybrides » et d’utiliser les immigrés comme « une arme » de guerre contre l’UE. Des accusations ayant suscité l’ire à Rabat, au point d’ouvrir un front de tension diplomatique avec l’Espagne sur la marocanité de Sebta et Melilla.
La semaine dernière, José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, s’est réuni à Madrid avec M. Schinas. Les entretiens entre les deux parties ont porté « sur les priorités en matière de coopération, de migration, d’éducation et de sécurité. Nous voulons faire progresser les partenariats stratégiques, source de stabilité, de prospérité et d’opportunités. Pour les Européens et les citoyens du monde », a écrit l’eurocrate sur Twitter.