L’armée sioniste a de nouveau bombarde toujours, lundi, Khan Younès, dans le sud du territoire, où selon elle se cachent des responsables du Hamas. Des frappes aériennes ont également visé Rafah, plus au sud. Plus d’un million de déplacés palestiniens, menacés par les pénuries et les épidémies, s’entassent désormais dans des abris et des campements de fortune. Des dizaines de corps de martyrs sont arrivés à l’hôpital Kamal Adwan après le retrait de l’occupation israélienne du nord de Gaza, et les corps ont été mutilés et décomposés, a indiqué le Directeur général du ministère de la Santé à Gaza.
De nombreux citoyens palestiniens sont tombés en martyrs et plusieurs autres ont été blessés, dans la nuit de dimanche à lundi 5 février, à la suite des raids israéliens continus contre plusieurs zones de la bande de Gaza. L’artillerie israélienne a procédé, depuis les petites heures du matin, à des bombardements intenses contre la ville de Khan Younes, au sud de Gaza. Plusieurs domiciles ont été démolis. Pas moins de 18 martyrs ont été évacués de Khan Younes vers les hôpitaux Européen et Nasser. Et puis, dans le quartier d’Al-Hakar, à Deir Al-Balah, au centre de la bande de Gaza, des dizaines de citoyens sont tombés en martyrs et plusieurs autres ont été blessés après que des avions de l’occupation ont ciblé des maisons. En outre, 14 citoyens sont tombés en martyrs suite à un bombardement israélien visant une maison appartenant à la famille Khattab dans la région d’Al-Hakar à Deir Al-Balah, élevant le bilan victimes dans cette localité du centre de la bande de Gaza à 30 martyrs et à des dizaines de blessés.
Trois autres citoyens palestiniens sont tombés en martyrs après avoir été pris pour cible par un drone israélien qui survolait le centre de la ville de Gaza. Quatre citoyens ont également péri suite à un raid israélien contre une maison dans le quartier Al-Rimal. Des hélicoptères israéliens ont en outre violemment bombardé l’est du camp de réfugiés de Boureij, au centre de la bande de Gaza.
La résistance palestinienne fait preuve d’une grande résilience et continue à cibler les forces de l’occupation sur plusieurs axes de la bande de Gaza. Ainsi, les Brigades Al-Qassam, bras armé du Hamas, a signalé, entre autres opérations, que 3 engins piégés ont explosé contre un char Merkava et un autre char a été visé par un obus Al-Yassin 105 dans le quartier d’Al-Amal, à l’ouest de Khan Younes, au sud de Gaza. Les Brigades d’Al-Qods, dépendant du Jihad islamique, n’ont pas chômé, non plus. Pas plus que les autres composantes de la résistance palestinienne qui ont mené des opérations combinées contre les forces israéliennes déployés à Gaza. Une dizaine de véhicules militaires israéliens auraient été détruits et des concentrations de troupes israéliennes ont été visés par des tirs de missiles à courte portée. L’armée israélienne a tiré des fumigènes dans une région de Khan Younès pour pouvoir évacuer ses morts et blessés.
Pas de trêve…
Sur ces entre-faits, une pause humanitaire à Gaza et un échange d’otages et de prisonniers palestiniens seraient envisagés. Mais Benyamin Netanyahu a assuré dimanche qu’il n’était pas prêt à accepter n’importe quel accord pour libérer les otages israéliens. A l’issue d’une rencontre avec des militaires, il aurait indiqué qu’ « une victoire totale portera un coup fatal à +l’axe du mal+ que sont l’Iran, le Hezbollah, les Houthis et bien sûr le Hamas », rapporte l’AFP. Tout en rappelant qu’« en l’absence de victoire, les déplacés (israéliens) ne reviendront pas (chez eux). Le prochain massacre ne serait qu’une question de temps et l’Iran, le Hezbollah et d’autres feront la fête ici et détruiront le Moyen-Orient ». Itamar Ben-Gvir, ministre israélien de la Sécurité, a averti qu’il s’opposerait à tout accord avec le Hamas qui permettrait la libération de milliers de Palestiniens ou qui mettrait fin à la guerre avant que le Hamas ne soit complètement vaincu. « Netanyahu est à un carrefour, et doit choisir la direction à prendre », a-t-il dit dans une interview au quotidien US Wall Street Journal, ont rapporté les médias israéliens. Il a dans ce contexte révélé son plan pour Gaza, proposant « de repeupler la bande de Gaza avec des colonies israéliennes tout en offrant des incitations financières aux Palestiniens pour qu’ils partent ». Le ministre israélien a estimé que son plan visant à « encourager les Gazaouis à émigrer volontairement vers différents endroits à travers le monde » en fournissant des incitations financières en espèces est une « vraie action humanitaire» à entreprendre. I. Ben-Gvir a enfin prétendu savoir que les Palestiniens seraient ouverts à cette idée à travers des discussions avec des Palestiniens en Cisjordanie et des renseignements qu’il a reçus en tant que ministre. Et a en outre accusé l’administration Biden d’entraver l’effort de guerre israélien et a affirmé que Donald Trump, candidat républicain à la présidence des États-Unis, permettrait à Israël une plus grande liberté « pour écraser le Hamas ».
C’est dans ce climat qu’Antony Blinken, chef de la diplomatie US qui a déclaré tout haut son sionisme, est arrivé en Arabie saoudite pour une nouvelle tournée dans la région visant à encourager une trêve. Il doit ensuite se rendre au Qatar, en Égypte, en Israël et en Cisjordanie occupée.
L’armée tire sur l’Unrwa
Lundi, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a accusé l’armée israélienne d’une frappe navale sur un convoi d’aide alimentaire qui s’apprêtait à entrer dans le nord de Gaza. « Heureusement, personne n’a été blessé », a ajouté sur X (ex-Twitter), Thomas White, responsable de l’agence au sein du territoire palestinien. L’armée israélienne contrôle entièrement l’espace maritime qui borde la bande de Gaza, en Méditerranée.
Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a annoncé de son côté la création d’un comité indépendant chargé d’évaluer la « neutralité » de l’agence de l’Unrwa et son fonctionnement après les accusations visant plusieurs de ses employés. Ce groupe d’évaluation sera mené par Catherine Colonna, ancienne ministre française des Affaires étrangères, en collaboration avec trois centres de recherche (Institut Raoul Wallenberg en Suède, Institut Chr. Michelsen en Norvège, et l’Institut danois pour les droits humains), a précisé un communiqué. L’Unrwa est au centre d’une controverse depuis qu’Israël a accusé 12 de ses 30 000 employés régionaux d’implication dans l’attaque du 7 octobre. En réaction, une douzaine de pays, menés par les États-Unis, comme l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède, ont annoncé suspendre leur financement à l’agence, laquelle s’est dite la semaine dernière menacée de devoir cesser ses activités « d’ici fin février ». Seule l’Espagne sort du lot occidental en assurant envoyer à l’Unrwa une aide supplémentaire de 3,5 millions d’euros (soit environ 3,8 millions de dollars), a déclaré lundi Jose Manuel Albares, ministre des Affaires étrangères, aux législateurs. « La situation de l’Unrwa est désespérée et il existe un risque important que ses activités humanitaires à Gaza soient paralysées dans les prochaines semaines », a expliqué le ministre espagnol des Affaires étrangères, J.M. Albares.