Le diplomate chinois a ajouté, lors d’un point de presse mardi que « le rapport soumis par le Pentagone au Congrès américain fourmille d’idées datant de l’époque de la guerre froide et de la doctrine des blocs”. Ajoutant que « la Chine et la Russie sont deux grands pays, et les plans et les tentatives des États-Unis pour faire pression sur eux ne réussiront pas ».
Pour le diplomate chinois, « Washington devrait reconsidérer ses engagements face à la crise en Ukraine, cesser de se créer des ennemis imaginaires et cesser d’ignorer les préoccupations sécuritaires des autres pays ».
Il est à noter que le département US de la Défense a remis au Congrès, lundi 28 mars, une copie classifiée de la nouvelle stratégie de défense nationale. Selon les explications publiées à cet égard, le Pentagone a déclaré que « la Russie représente de graves menaces pour les États-Unis, y compris sa propre opération en Ukraine, et la Chine est le concurrent stratégique le plus important et le principal challenger des États-Unis ».
Lundi, le ministère chinois des Affaires étrangères a appelé Washington à s’abstenir de nuire aux intérêts chinois à la suite de l’imposition de sanctions à Moscou, déclarant que « Pékin prendra les mesures nécessaires pour protéger ses intérêts et les droits de son peuple ».
Sur le plan de la coopération économique sino-russe, le South China Morning Post a indiqué que les entreprises chinoises cherchent à combler le vide créé par le retrait des entreprises occidentales du marché russe, avec la multiplication des projets d’échanges commerciaux entre les deux pays.
Le même site d’information chinois assure que ce sont surtout les petites et moyennes entreprises privées chinoises qui « envisagent des opportunités d’emploi sur le marché russe après que le retrait des entreprises occidentales ». Alors que les grandes entreprises d’Etat chinoises préféreront agir avec prudence dans ce domaine, afin d’éviter de tomber sous l’emprise des sanctions US.
Comme l’expliquent les experts, le retrait des sociétés commerciales occidentales du marché russe a entraîné un déséquilibre entre l’offre et la demande, ce qui a créé des opportunités d’investissement pour la Chine.
Selon l’analyste économique chinois Chuang Bo, les entreprises privées chinoises, principalement celles impliquées dans la vente de pièces automobiles, de nourriture, de fournitures médicales et de composants d’infrastructure, peuvent bénéficier grandement de cette situation. « Les sanctions resteront et continueront, mais les grands projets d’infrastructure doivent également se poursuivre », a-t-il relevé en s’attendant à une augmentation du volume des échanges entre les deux pays au cours des deux prochaines années.
Lundi, le ministère chinois des Affaires étrangères a annoncé que Pékin prendrait les mesures nécessaires pour protéger ses intérêts et les droits de son peuple, notant que « les sanctions contre Moscou nuisent au commerce entre la Chine et la Russie ».
Le volume des échanges commerciaux entre la Chine et la Russie avait atteint l’année dernière « environ 146 milliards de dollars », sachant que la partie chinoise a « acheté à la Russie pour une valeur de 79 milliards et que les Russes ont acheté à la Chine pour une valeur de 67 milliards de dollars ».
La position chinoise sur l’opération militaire russe en Ukraine et les réactions internationales radicales qui en ont résulté ont maintenu un équilibre mesuré en ne condamnant pas l’opération russe et en reconnaissant la légitimité des préoccupations de Moscou concernant l’expansion illimitée de l’OTAN en Europe de l’Est.