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Education nationale : Disparités et contre-performances à tous les étages

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L’Instance Nationale d’Évaluation auprès du Conseil Supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique, a publié le rapport national du Programme international pour le suivi des acquis des élèves PISA 2018, qui cible les enfants de 15 ans, élaboré par l’Organisation de Coopération et de développement économique (OCDE) tous les trois ans, avec la participation de plusieurs pays et économies à travers le monde.

Au Maroc, les élèves participant à PISA représentent 64% des jeunes de 15 ans. Ce pourcentage est parmi les plus faibles enregistrés en moyenne dans les pays de l’OCDE (88%), signale le rapport.
À travers ces données, on relève que 36% des jeunes marocains de 15 ans ne sont pas couverts par l’enquête car ils ne sont jamais allés à l’école, l’ont abandonnée ou parce qu’ils sont encore au primaire, alors qu’ils devaient être en 10e année (tronc commun), précise la même source. « Ces jeunes n’ont certainement pas acquis les compétences de base qui leur permettent de réussir leur vie et de participer activement au développement du pays. Il s’ensuit que l’inclusion, qui constitue un prérequis à l’équité et qui consiste à ce que tous les enfants puissent acquérir les compétences fondamentales essentielles (OCDE, 2019), n’est pas atteinte par le système éducatif marocain », ressort-il du rapport.
Dans son rapport national PISA 2018, le CS a indiqué que la répartition des élèves selon leur niveau d’étude montre que le Maroc figure parmi les rares pays/économies où les élèves de 15 ans sont répartis dans plusieurs niveaux scolaires, notant qu’ils sont scindés en deux sous populations. L’une scolarisée au lycée (46%), l’autre l’est au collège (54%).
S’agissant de la répartition par niveau d’étude au Maroc selon le sexe des élèves, le rapport indique que les garçons accusent plus de retard, et sont plus nombreux dans les niveaux scolaires 7 et 8 (30% des garçons contre 14% des filles).
Par ailleurs, plus que la moitié des filles sont aux niveaux 10 ou 11 (56%, dont la plupart au niveau 10) tandis que 37% des garçons seulement sont dans ces niveaux. Concernant la 9e année, la différence entre les deux genres est modeste : 34% des garçons et 30% des filles, souligne la même source.
Le taux de redoublement des jeunes participants à l’enquête de PISA est impressionnant. 49% de ces derniers ont redoublé au moins une fois durant leur cursus scolaire, indique le rapport, notant que ce pourcentage est de loin de plus élevé parmi tous les pays/économies participants et est largement supérieur à la moyenne de l’OCDE (11%).
Un phénomène, malheureusement plus répandu chez les élèves désavantagés sur le plan socioéconomique comparativement à ceux avantagés, avec un écart de 37 points de pourcentage. En effet, le rapport précise que les élèves scolarisés dans le public comptent plus de redoublants dans leurs rangs relativement à leurs pairs du privé, soit un écart de 29 points de pourcentage.
Un écart est également observé entre les élèves du milieu rural et les citadins, soit 18 points, et parmi les garçons comparativement aux filles, avec un écart de 19 points.
Le Maroc se positionne en bas de l’échelle avec les pays qui ont enregistré les scores les plus faibles, et ce, aussi bien en compréhension de l’écrit qu’en mathématiques et sciences, peut-on retenir des résultats du Maroc dans l’enquête PISA 2018 qui témoignent d’une faiblesse de performances.
Ainsi, les écarts enregistrés par rapport à la moyenne de l’OCDE sont considérables, allant de 112 en sciences à 128 en compréhension de l’écrit, soit presque l’équivalent de quatre ans d’école, souligne la même source, avant de préciser que ces écarts s’amplifieraient si tous les jeunes de 15 ans avaient passé les tests. Les 36% des jeunes qui ne sont pas couverts par l’enquête auraient un niveau de compétence plus faible que les participants, note le rapport.
En observant les données, la moyenne de l’OCDE en compréhension de l’écrit s’établit à 487 alors que le Maroc est à 359. Pour les mathématiques, la moyenne est de 489, le Maroc est à 368, tandis que pour les sciences, la moyenne de l’OCDE est à 489 tandis que le Maroc est à 377 seulement.
L’écart de performance entre élèves du privé et du public est alarmant créant des inégalités de performances. Le rapport de PISA soulève que les élèves issus de milieux défavorisés, scolarisés en milieu rural ou dans des établissements publics, ont un niveau de compétences inférieur à celui des élèves bénéficiant d’une situation plus favorable.
L’analyse de l’écart des performances, réalisé dans le cadre de se rapport, entre les élèves favorisés et ceux défavorisés sur le plan socioéconomique et culturel de la famille montre que les premiers dépassent les seconds de 51 points en compréhension de l’écrit, de 53 points en mathématiques et 44 en sciences.
Les différences de performances entre les deux secteurs sont principalement liées aux disparités socio-économiques, souligne le rapport, qui existent entre les élèves fréquentant ces deux types d’enseignement.
Appartenant majoritairement à des familles aisées qui disposent de ressources culturelles et financières permettant à leurs enfants de mieux réussir, 71% des élèves du privé appartiennent à la catégorie des plus favorisés, alors que dans les écoles publiques, ces élèves ne représentent que 21%, avance le rapport.

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