« Cinquante ans après le déclenchement d’une guerre interminable, le Sahara occidental reste une épine pour toutes les parties impliquées dans un des plus vieux conflits de décolonisation (…) Les Sahraouis n’en peuvent plus d’attendre. Le désespoir pousse certains d’entre eux à s’engager dans les batailles qui déchirent le Sahel et qu’accompagnent tous les trafics du siècle, de la drogue aux armes », indique le collectif.
« Les Marocains – qui contrôlent l’essentiel du territoire – attendent, malgré leurs succès diplomatiques, une reconnaissance internationale qui ne vient pas. Pour les Algériens – qui soutiennent la cause sahraouie –, l’entretien d’une enclave indépendantiste en plein désert coûte cher et complique leurs relations avec de nombreux Etats africains et occidentaux », constatent les auteurs de la tribune.
Dès lors, s’interrogent les auteurs de la tribune, « qui peut intervenir pour mettre fin à cette anomalie ? ». L’ancien président des Etats-Unis, Donald Trump « s’y est essayé, à sa manière, son regard portant sur le Moyen-Orient. Sa reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, en décembre 2020, a relancé la crise régionale plus qu’elle n’a fait avancer le dossier », constatent-ils.
Alors ils se tournent vers la France, « qui a une histoire avec ce territoire », pour apporter la solution. « C’est en effet Paris qui a fixé les frontières actuelles algéro-marocaines en élargissant le territoire algérien. La France, qui entend reconsidérer le passé avec son ancien empire colonial, avec l’Algérie en particulier, ne peut détourner son regard du conflit du Sahara occidental », soulignent-ils.
Pour rappel, la France avait tenté d’inscrire la question du Sahara occidental sur l’agenda du sommet des pays euro-méditerranéens, prévu le 30 septembre à Alicante, avait révélé l’agence EFE. Paris avait justifié son initiative, saluée par les médias algériens et du Polisario, par les éventuelles « répercussions » que pourrait avoir « ce conflit dans le contexte de la crise de l’énergie et de l’approvisionnement en gaz en Europe ». Finalement, le conclave a été reporté à une date ultérieure, à cause d’une infection de Pedro Sanchez par la Covid-19.