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Dissolution du parlement équatorien : La fuite en avant du Président…

Menacé par une procédure de destitution, le président équatorien Guillermo Lasso a décidé mercredi la dissolution du Parlement au motif d'une « grave crise politique », entraînant des élections anticipées dans un pays miné par les querelles politiques.
Dissolution du parlement équatorien

G. Lasso, visé par un procès en destitution ouvert mardi devant le Parlement, a décidé de « dissoudre l’Assemblée nationale en raison de la grave crise politique et des troubles intérieurs », indique un communiqué diffusé par ses services.

L’impopulaire président de droite, arrivé au pouvoir en mai 2021, est accusé par la gauche, majoritaire au Parlement monocaméral, de malversations dans le cadre d’un contrat public portant sur le transport de pétrole brut. L’opposition considère qu’il avait été averti de l’existence de ce dispositif, mais qu’il n’a pas agi pour l’arrêter. 

G. Lasso, ancien banquier de 67 ans, n’est cependant pas poursuivi par la justice dans le cadre de cette affaire. À l’ouverture de son procès en destitution, il a plaidé sa « totale, évidente et incontestable innocence » face aux députés. Dans la foulée de l’annonce de la dissolution du Parlement, il a demandé au Conseil national électoral (CNE) de convoquer des élections générales anticipées. La Constitution prévoit que l’organe électoral convoque, dans un délai maximal de sept jours après la publication du décret de dissolution, les élections législatives et présidentielles, pour compléter l’actuel mandat de quatre ans.

« C’est une décision démocratique non seulement parce qu’elle est constitutionnelle, mais aussi parce qu’elle rend au peuple équatorien la possibilité de décider », a affirmé G. Lasso sur la chaîne de télévision nationale. Il pourra gouverner jusqu’à l’installation de la nouvelle Assemblée nationale en prenant des décrets-lois d’urgence économique, mais après avis favorable de la Cour constitutionnelle.

À l’aube, le bâtiment du Parlement était gardé par des militaires, tandis qu’autour du palais présidentiel, dans le centre historique de Quito, les officiers en uniforme étaient plus nombreux qu’habituellement, a constaté l’AFP. « Les forces armées et la police nationale maintiennent et maintiendront inaltérablement leur posture de respect absolu envers la Constitution », a affirmé le général Nelson Proaño, chef du commandement conjoint des forces armées équatoriennes, dans une vidéo diffusée par le ministère de la Défense.

C’est la première fois qu’un chef d’État utilise ce droit de dissolution, disposition qui ne peut être activée qu’une fois lors des trois premières années du mandat. En juin, des députés avaient déjà essayé de destituer Guillermo Lasso au moment des violentes manifestations indigènes contre la hausse du coût de la vie, mais il leur avait manqué 12 voix pour aboutir.

Le pays, qui a vécu une grande instabilité politique entre 1997 et 2005, période au cours de laquelle trois présidents ont été renversés par des révoltes populaires, est en outre confronté depuis des mois à une vague de violence due à une lutte de pouvoir entre narco-gangs.

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