Les liens économiques entre la Russie et la Chine sont de fait déjà dédollarisés, a déclaré à Sputnik Gueorgui Zinoviev, directeur du premier département d’Asie du ministère russe des Affaires étrangères. « La part des monnaies nationales dans les règlements russo-chinois augmente à un rythme extrêmement rapide : si au début de l’année 2022, elle était de près de 25%, elle dépasse actuellement les 80% », a-t-il indiqué.
Les commerces de changes rouble/yuan à la Bourse de Moscou ont depuis longtemps dépassé ceux avec le dollar américain, selon lui.
Les opérateurs économiques russes et chinois abandonnent massivement les monnaies « toxiques » des pays occidentaux et optent pour le rouble et le yuan comme monnaies plus fiables et plus sécurisées, affirme le diplomate.
Même si l’instabilité politique et économique internationale influe sur l’activité des organisations financières, les instruments formés par les gouvernements russe et chinois permettent de « faciliter les opérations nécessaires autant que possible ».
En mars dernier, le Président Vladimir Poutine a indiqué, lors de pourparlers avec les dirigeants chinois, que Moscou préconisait une utilisation plus large des yuans dans les règlements avec les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine.
Liu Shaobin, ambassadeur chinois en Turquie, a quant à lui déclaré que de plus en plus de pays renonçaient aux échanges en dollars au profit de monnaies locales. Et ce, en dépit des efforts déployés par Washington pour qui le dollar est un outil de domination, selon lui.