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Décarbonation : La triche des multinationales dénoncée

Les entreprises rivalisent d'annonces sur la décarbonation de leurs activités. NewClimate Institute et Carbon Market Watch qui ont passé au crible les engagements de 24 multinationales, ont dévoilé un rapport peu concluant. Dévoilé lundi, il montre que les ambitions mises en avant manquent dans l'ensemble de crédibilité et de transparence.
La triche des multinationales dénoncée

Au total, les stratégies de 15 des 24 multinationales étudiées ont un degré d’intégrité jugé « faible » ou « très faible ». Parmi les mauvais élèves : Samsung, le géant brésilien de la viande JBS ou encore American Airlines qui n’a qu’un objectif de neutralité carbone à 2050 reposant sur des carburants dits « durables », encore très incertains à l’heure actuelle. Les supermarchés Carrefour n’échappent pas au couperet. Le distributeur français exclurait plus de 80% de ses magasins de ses objectifs climatiques.

D’une manière générale, Les griefs retenus par les cabinets d’études à l’encontre de ces multinationales ciblent les éléments de la politique environnementale des firmes. À l’horizon 2030, leurs promesses restent insuffisantes. Elles s’engagent dans l’ensemble à réduire leurs émissions de 15%, voire 21% selon une interprétation optimiste. Selon un calcul des auteurs du rapport, il faudrait les baisser de 43% pour être en ligne avec l’objectif d’un réchauffement limité à 1,5°C, l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris.

À plus long terme, les entreprises scrutées affichent toutes des ambitions de « neutralité » carbone ou « zéro émissions nettes ». Cela impliquerait une réduction de 90 ou 95% des rejets de gaz à effet de serre pour la plupart des secteurs. Or, pour l’instant, les baisses combinées prévues n’atteignent que 36%.

Le rapport déplore l’important recours au mécanisme de « compensation » qui consiste à financer la plantation d’arbres, par exemple, pour absorber le CO2 émis. 23 des 24 entreprises étudiées l’utilisent pour atteindre leurs objectifs climatiques. Or ces mécanismes, peu ou mal vérifiés et qui se substituent souvent à la baisse effective d’émissions, sont très critiqués par les experts de l’ONU.

La palme d’or revient à Maersk dont l’intégrité de la stratégie climatique est jugée « raisonnable ». Le géant danois du transport maritime investit dans des carburants alternatifs et dans de nouveaux navires. Maersk aurait pu faire encore mieux. Aucune entreprise n’a atteint le niveau de « haute » intégrité.

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