En vue de garantir toutes les conditions de la réussite de ce rendez-vous, Pedron Sanchez, chef de l’>Exécutif espagnol, prévoit d’exclure de la liste des membres du gouvernement devant l’accompagner lors ce voyage, les ministres de la coalition d’extrême gauche, Unidas-Podemos. Ostracisme dicté par l’impératif de ne pas «offusquer» la partie marocaine et «éviter ainsi d’éventuels débordements» de ses partenaires minoritaires, expliquent des médias espagnols.
Le chef de l’Exécutif espagnol, relève-t-on, a clairement défini la ligne de conduite à suivre avec le Maroc lors de sa comparution en juin dernier devant la plénière de la Chambre des représentants pour défendre son appui au plan marocain d’autonomie au Sahara occidental. Une ligne basée sur «le respect mutuel». Devant les députés, P. Sanchez s’est engagé à «éviter dans le discours politique tout ce qui est susceptible d’offenser l’autre partie. Il y aura toujours un canal ouvert pour dissiper tout malentendu et préserver la confiance» avec le Maroc.
Pour justifier ce choix devant l’opinion publique espagnole, la présidence du gouvernement a «décidé de ne mettre à l’ordre du jour aucun sujet nécessitant la présence des ministres d’Unidas-Podemos» au Maroc, indique Ok Diario.
Depuis l’annonce, le 18 mars par le cabinet royal, du soutien de P. Sanchez à la solution proposée par le Maroc pour régler le différend du Sahara occidental, la coalition d’extrême gauche a ouvertement dénoncé la décision du chef du gouvernement. Ses députés et sénateurs étaient, d’ailleurs, ont alimenté la tension en montant en épingle des propositions condamnant le «revirement» du chef de l’exécutif, dans les deux Chambres du Parlement. Les ministres de la coalition d’Unidas-Podemos ont suivi la même dynamique.
En effet, presque un mois après le sommet, du 7 avril à Rabat, entre le roi Mohammed VI et P. Sanchez, Alberto Garzon, ministre de la Consommation, a reçu une délégation du Front Polisario, conduite par ses représentants en Espagne et en Europe. Trois semaines plus tard, Gloria Elizo, 3e vice-présidente de la Chambre des représentants, députée d’Unidas-Podemos, a fait le déplacement à Tindouf pour prendre part à un festival organisé par le Polisario. Cela sans oublier la visite effectuée à la mi-avril par Enrique Santiago, secrétaire d’État à l’Agenda 2030, membre de la même coalition d’extrême gauche, au siège du Polisario à Madrid. Ce responsable gouvernemental avait même pris part à une protestation organisée devant le siège de la Chambre basse du Parlement, condamnant le soutien de P. Sanchez au plan marocain d’autonomie au Sahara occidental.
P.Sanchez avait prévu, en décembre 2020, d’écarter Pablo Iglesias, alors 2e vice-président du gouvernement et chef de Podemos, de la liste des ministres qui devaient l’accompagner au Maroc pour co-présider avec son homologue marocain, Saad-Eddine El Othmani, la réunion de la haute commission mixte. Un rendez-vous reporté, officiellement en raison de la «pandémie du Covid-19».
En attendant le rendez-vous de novembre, Madrid compte allouer 30 millions d’euros supplémentaires au Maroc pour lutter contre la migration irrégulière, dans le cadre du renforcement de la coopération migratoire entre les deux pays. Fernando Grande-Marlaska, ministre espagnol de l’Intérieur, a dévoilé cette initiative, au vu du «rôle fondamental que joue le Maroc pour mieux combattre le phénomène».
Des médias ibériques indiquent que ce budget servira à couvrir les dépenses encourues lors des interventions et des déploiements opérationnels, ainsi que les coûts d’entretien, de matériel utilisé par les différents services de sécurité dans la surveillance des frontières et dans la lutte contre la migration irrégulière, au niveau terrestre et maritime.
Cette décision est annoncée après la sortie médiatique de Khalid Zerouali, Wali directeur de la migration et de la surveillance des frontières au ministère marocain de l’Intérieur. Le responsable marocain a déclaré à l’agence de presse espagnole EFE que l’aide de l’Union européenne au Maroc dans ce sens, estimée à près de 500 millions d’euros sur une durée de sept ans, était insuffisante pour couvrir les dépenses de l’Etat, qui atteindraient 427 millions d’euros par an.