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Dossier saharien : S. De Mistura en pèlerinage à Moscou

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L’envoyé personnel du patron de l’ONU pour le Sahara occidental s’accroche à son bâton de pèlerin pour tenter de sortir du bourbier un processus de règlement d’un conflit qui empoisonne les relations maroco-algériennes, voire au-delà. Sa dernière escale à Moscou est le signe d’une persévérance du représentant onusien. Ainsi donc, Staffan De Mistura a rencontré Sergueï Lavrov, patron de la diplomatie russe qui, en marge de la 77e session de l’Assemblée générale de l’ONU, avait rencontré ses homologues marocain et algérien.

A Moscou, S. Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a rencontré S. de Mistura, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental. Commentant cette visite, la diplomatie russe a signalé que les  entretiens entre les deux parties ont porté sur «l’état et les perspectives du processus de règlement du Sahara Occidental » , assurant que S. De Mistura «  a partagé son évaluation des résultats de ses visites en Algérie et au Maroc, et a donné une analyse de la situation actuelle dans cette région».

Le chef de la diplomatie russe a souligné de son côté «l’importance de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable au problème du Sahara occidental, sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies». Et relevé «le rôle stabilisateur de la Mission des Nations unies pour le Référendum au Sahara occidental (MINURSO) et la nécessité de maintenir une interaction avec les parties au conflit».

Dans ses efforts pour relancer le processus de négociations, bloqué depuis mars 2019, S. de Mistura table sur la contribution des grandes capitales afin qu’elles puissent convaincre les parties d’adhérer à sa feuille de route. D’autant que l’émissaire onusien est attendu dans les semaines à venir pour un briefing devant le Conseil de sécurité sur les conclusions de sa dernière tournée dans la région. L’envoyé spécial du patron de l’ONU s’était déjà réuni, le 3 octobre à Bruxelles, avec Hadja Lahbib, ministre belge des Affaires étrangères et dans la foulée a été reçu, à Madrid, par José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères.

Sur l’agenda de S. De Mistura, la date du 17 octobre s’avère cruciale. En effet, c’est à cette occasion qu’il est tenu d’affranchir les membres du Conseil de sécurité sur les conclusions de sa tournée dans la région, initiée le 5 juillet à Rabat, où il a eu des entretiens avec Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères. L’émissaire onusien avait aussi fait un déplacement dans les camps de Tindouf, les 3 et 4 septembre, avant d’être reçu à Alger. Sa tournée maghrébine s’est achevée le 12 septembre, en Mauritanie, où il s’est entretenu, à Nouakchott, avec le président Mohamed Cheikh Ould El Ghazouani.

On relève aussi que le secrétaire général des Nations unies avait rendu public, récemment, son rapport annuel sur la situation au Sahara occidental. Antonio Guterres a relevé que les «hostilités» entre le Maroc et le Polisario ont «baissé d’intensité» entre novembre 2021 et septembre 2022. «La plupart des tirs à travers la berme, signalés à la MINURSO par les parties, étaient concentrées dans le nord du territoire, près de Mahbès. Les calculs basés sur les incidents signalés par les parties ont régulièrement diminué depuis janvier 2021», a signalé le rapport du patron de l’ONU.

«La MINURSO n’a pas été en mesure de confirmer de manière indépendante le nombre et le lieu des tirs signalés, leur l’impact est resté l’objet de revendications divergentes. A cause du délai nécessaire pour recevoir des parties l’autorisation de visiter ces sites, la MINURSO n’a pu confirmer de manière indépendante que des victimes» ont succombé lors d’opérations militaires, a aussi relevé A. Guteress.

Le secrétaire général de l’ONU a appelé, dans son rapport, toutes les parties concernées par le conflit à s’engager dans la reprise des négociations. A ses yeux, «malgré ce contexte difficile », il assure être « convaincu qu’une solution politique à la question du Sahara occidental est possible à condition que tous les intéressés s’engagent de bonne foi».

Le rapport ainsi établi ne se réfère pas exclusivement aux «deux parties», soit le Maroc et le Front Polisario, mais précise que «l’ONU reste disponible pour convoquer tous ceux qui sont concernés par la question du Sahara occidental à la recherche d’une solution pacifique. Une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui assurera l’autodétermination au peuple du Sahara occidental conformément aux résolutions 2440 (2018), 2468 (2019), 2494 (2019), 2548 (2020) et 2602 (2021)».

A.Guterres n’a pas fait référence aux résolutions du Conseil de sécurité relatives à l’organisation d’un referendum d’autodétermination, issue écartée depuis 22 ans. En janvier 2000, rappelle-t-on, Kofi Annan, alors patron de l’ONU, avait mis un terme au mandat de la Commission d’identification des électeurs éligibles au scrutin référendaire.

Seule l’Algérie, et ses protégés séparatistes, s’accrochent encore à pareille perspective. En tout cas, Alger avait signifié son rejet de la résolution 2602, adoptée en octobre 2021, qui incite à la poursuite du processus des « Tables rondes »  entre des représentants du Maroc, du Polisario, de l’Algérie et, enfin, de la Mauritanie.

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