Les rebelles houthis du Yémen ont promis ce 25 décembre à l’Arabie saoudite des «opérations douloureuses», peu après une attaque la veille contre le royaume wahhabite à la tête de la coalition militaire soutenant le gouvernement yéménite, qui a fait deux morts, à Jazan, région frontalière avec le Yémen. Un projectile est tombé sur un bâtiment commercial, faisant deux morts, un Saoudien et un résident yéménite. Il a blessé sept civils, dont six Saoudiens et un résident bangladais», précise un communiqué officiel saoudien. Trois personnes ont également péri le même jour lors d’une frappe aérienne de la coalition dirigée par Ryad au Yémen, selon les autorités saoudiennes et des sources médicales yéménites citées par l’AFP. «Nous promettons au régime saoudien des opérations douloureuses tant qu’il poursuivra son agression et ses crimes», a ainsi déclaré le général Yahya Saree, porte-parole de l’armée yéménite, selon un communiqué publié sur sa chaîne Telegram. Des images en provenance du Yémen laissaient voir de grands dégâts portés à l’aéroport de Sanaa lors de raids aériens de la coalition arabe. «Trois civils, dont un enfant et une femme, ont été tués et six autres blessés, dans la ville d’Ajama», selon des médecins signalés par l’AFP. Les responsables yéménites y voient un message adressé à l’ONU qui, via cet aéroport, achemine les aides au peuple yéménite. L’aéroport aurait été rendu inopérant, au même titre qu’un grand pont stratégique détruit, lui aussi, à Sanaa. Plus, des images laissent augurer que les bombes lâchées par la coalition n’ont pas épargné, non plus, un hôpital pour enfants à Sanaa.
Ryad intervient au Yémen depuis 2015 à la tête d’une coalition pour appuyer les forces gouvernementales, en guerre depuis sept ans contre les rebelles houthis soupçonnés d’être soutenus par l’Iran et le Hezbollah libanais. Pourtant, le Yémen est frappé d’embargo et endure un blocus qui engage nombres de marines, y compris US.
Si les rebelles yéménites lancent régulièrement des missiles et des drones en Arabie saoudite voisine, ciblant ses aéroports et des infrastructures pétrolières, il s’agit de la première attaque mortelle touchant le royaume depuis 2018.
Ces derniers temps, les combats se sont intensifiés, avec des frappes aériennes saoudiennes sur Sanaa, en raison desquelles l’aéroport de la capitale, sous blocus saoudien depuis 2016, ne peut plus accueillir depuis le 21 décembre les avions d’organisations humanitaires et de l’ONU. Ryad dit riposter à des attaques de drones fomentées depuis cet aéroport.
Le 23 décembre, la coalition, qui avait visé la veille un camp militaire des Houthis à Sanaa, a annoncé avoir détruit un drone piégé visant l’aéroport d’Abha, dans le sud de l’Arabie saoudite, sans faire de victime. Le même jour, la marine US a annoncé la saisie de 1 400 fusils d’assaut AK-47 et des munitions sur un bateau de pêche parti selon elle d’Iran et à destination des rebelles yéménites. Téhéran reconnaît son soutien politique aux rebelles mais dément leur fournir des armes.
Depuis la prise de Sanaa en 2014, les Houthis se sont emparés de la majeure partie du nord du Yémen, en dépit de l’intervention de la coalition militaire dirigée par les Saoudiens. Selon l’ONU, la guerre au Yémen a causé la mort de 377 000 personnes, dont plus de la moitié due aux conséquences indirectes du conflit, notamment le manque d’eau potable, la faim et les maladies.
Le 22 décembre, l’ONU s’est dite «contrainte» de réduire l’aide alimentaire au Yémen faute de fonds nécessaires, au moment où la faim augmente dans ce pays ravagé par l’une des pires crises humanitaires au monde. Quelque 80% des plus de 30 millions d’habitants du Yémen dépendent de l’aide internationale.
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