Espagne

Le gouvernement espagnol a indiqué, le 2 mai, que les téléphones de service de Pedro Sanchez, patron de l’Exécutif, et de Margarita Robles, ministre de la Défense, ont été cannibalisés par le logiciel espion Pegasus, développé par la société israélienne NSO Group. Les médias locaux n’ont pas hésité à jeter la responsabilité de cette affaire d’espionnage sur le Maroc.

Le revirement de la position de l’Espagne dans le dossier du Sahara marocain continue d’alimenter le débat en Espagne. Un sondage fait ressortir que nombre de partisans de la droite espagnole s’inscrivent en faux par rapport à la nouvelle dynamique qui imprime la politique marocaine du voisin ibérique.

Le repositionnement de Madrid dans le dossier saharien n’agréé par à tous les acteurs politiques espagnols. Les nostalgiques d’une ère ibérique révolue, comme les farouches défenseurs du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, montent au front contre le gouvernement socialiste qui a réussi à sortir les relations maroco-espagnoles de leur marasme. Radicales ou fleurant encore les relents colonialistes, ces critiques n’altèrent en rien la stratégie marocaine du patron de l’Exécutif espagnol.

L’Espagne est déterminée à entretenir de bonnes relations avec l’Algérie et le Maroc, a précisé José Manuel Albares, chef de la diplomatie espagnole, mercredi à la Chambre basse du Parlement. Le rappel de cette « constance » diplomatique espagnole intervient à l’heure où l’Algérie menace l’Espagne de fermer les vannes au cas où le gaz algérien qui lui est transféré se trouve transvasé vers le Gazoduc Maghreb Europe pour alimenter le Maroc.

En soutenant mordicus qu’elle n’était en aucune manière partie-prenante au conflit autour du Sahara marocain, l’Algérie se déjuge en osant critiquer l’Espagne qui vient d’avaliser le Plan d’autonomie présenté par le Maroc comme unique solution à la crise. Madrid qui sait ne pas se faire conter a réagi en rappelant le caractère « souverain » de ses décisions politico-diplomatiques. Eclairages.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères est attendu le 11 mai à Marrakech. José Manuel Albares prendra part à une nouvelle réunion de la Coalition mondiale contre Daech, indiquent des «sources diplomatiques» ibériques à Europa Press. Antony Blinken, secrétaire d’Etat US, y est attendu aux côtés de représentants d’une trentaine de pays. Une réunion entre les patrons de la diplomatie marocaine et espagnole est-elle à l’ordre du jour ?