Sénégal

Le gouvernement sénégalais a annoncé lundi la dissolution du Pastef, parti d’Ousmane Sonko, moins de deux heures après son inculpation et son placement en détention pour « appels à l’insurrection et complot » contre l’État. Des manifestations contre l’incarcération de l’opposant ont eu lieu dans la journée, à Dakar et Ziguinchor, et au moins deux personnes sont décédées.

Au Sénégal, Ousmane Sonko, leader de l’opposition, a été interpellé vendredi en début d’après-midi par des éléments du GIGN, groupement d’intervention de la gendarmerie nationale. Une information confirmée par son parti, le Pastef. Cette arrestation n’aurait rien à voir avec l’exécution de la décision de justice après sa condamnation pour « corruption de la jeunesse ».

Le dispositif sécuritaire a été levé, lundi, autour du domicile d’Ousmane Sonko, à Dakar. L’opposant était bloqué chez lui par les forces de l’ordre, depuis fin mai, à la veille de sa condamnation à deux ans de prison dans son procès face à l’ancienne masseuse Adji Sarr, qui avait provoqué des violences meurtrières. O. Sonko a toujours condamné une « séquestration ».

Le chef de l’État, Macky Sall, a annoncé le 3 juillet qu’il ne briguerait pas de troisième mandat à la présidentielle de février 2024. Son parti et sa coalition lui ont donné « carte blanche » pour désigner un successeur. Mais en interne, des rivalités se manifestent au grand jour.

Des concerts de casseroles ont rententi samedi soir à Dakar et dans plusieurs localités, à l’appel de l’opposant Ousmane Sonko. Candidat à l’élection présidentielle de 2024, il entendait par cette manifestation protester contre l’interdiction de son meeting d’investiture, prévu l’après-midi, pour « risques de troubles à l’ordre public ».

Le président sénégalais ne briguera pas de second quinquennat en février 2024. Dans un discours à la nation très attendu prononcé en direct sur la Radio-Télévision sénégalaise, Macky Sall est également revenu sur les violences qui ont secoué le pays.