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Présidentielle au Sénégal : O. Sonko met la pression…

Des concerts de casseroles ont rententi samedi soir à Dakar et dans plusieurs localités, à l'appel de l'opposant Ousmane Sonko. Candidat à l'élection présidentielle de 2024, il entendait par cette manifestation protester contre l'interdiction de son meeting d'investiture, prévu l'après-midi, pour « risques de troubles à l'ordre public ».
O. Sonko met la pression…

Les députés sénégalais sont convoqués, à partir de lundi, pour une session parlementaire extraordinaire. Plusieurs projets de loi vont être examinés pour suivre les recommandations du dialogue national qui s’est clôturé fin juin. La Constitution et le code électoral seront modifiés, avec un impact direct sur la présidentielle de 2024 : les opposants Karim Wade et Khalifa Sall vont retrouver leur éligibilité et les modalités de parrainages vont être allégées. Dans le projet de modification du code électoral, l’inéligibilité des citoyens condamnés en justice sera levée, en cas de mesures de grâce, et une fois le délai de la peine écoulé. Cela s’applique donc à K. Wade, condamné en 2015 à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite, ainsi qu’à K. Sall, ex-maire de Dakar qui a, lui, été condamné à cinq ans de prison ferme pour détournement de fonds publics en 2018. Tous deux ont été graciés par Macky Sall. 

En revanche, pour le cas de l’opposant Ousmane Sonko condamné à deux ans de prison pour corruption de la jeunesse, même s’il était gracié, le délai de deux ans ne lui permettrait pas de concourir en 2024.

Le système de parrainages citoyens pour les candidats, critiqué entre autres par la Cédéao, va, quant à lui, être assoupli par une révision de la Constitution. Le nombre requis d’électeurs passera de 0,8 % à 0,6 %.  Autre nouveauté : la possibilité pour les candidats d’être parrainés par des députés ou des élus locaux, ce qui permettrait aux grands partis de se passer des parrainages citoyens et de libérer des voix pour les petits candidats. Les candidatures restent validées par le Conseil constitutionnel.

En attendant, O. Sonko a lancé « symboliquement » le concert des sasseroles, en frappant pendant plusieurs minutes des ustensiles de cuisine devant son domicile à Dakar, selon des photos sur sa page Facebook. « Nous avons opté pour cette méthode qui nous permet de nous exprimer de la manière la moins violente possible pour émettre un message fort au président Macky Sall. Le Sénégal a besoin d’apaisement, de stabilité, de tranquillité et de liberté », a déclaré l’opposant, après des troubles meurtriers dans le pays début juin.

L’appel a été suivi dans plusieurs quartiers de Dakar et dans des villes comme Ziguinchor et Mbacké. Il l’a été beaucoup moins dans d’autres localités comme Kolda et Rufisque, selon la presse, des témoins et des images sur les réseaux sociaux.

O. Sonko est en effet bloqué par les forces de sécurité chez lui à Dakar, « séquestré » selon lui, depuis le 28 mai. Il a été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs. Un verdict qui le rend inéligible, selon ses avocats et des juristes.

Il a par ailleurs été condamné le 8 mai à six mois de prison avec sursis lors d’un procès en appel pour diffamation, une peine largement perçue comme le rendant inéligible pour la présidentielle. Cependant, il n’a pas encore épuisé ses recours devant la Cour suprême.

O. Sonko a affirmé vendredi soir qu’il « reste éligible », accusant le président de « complot » pour l’écarter de la présidentielle. M. Sall s’en défend. Élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, il a déclaré le 3 juillet ne pas se représenter pour un troisième mandat.

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