Niger

Quelques heures après l’expiration de l’ultimatum lancé par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) aux putschistes nigériens, l’organisation a convoqué un deuxième sommet des chefs d’État sur la situation au Niger pour le 10 août. Le Conseil militaire qui a pris le pouvoir à Niamey a décidé de boucler l’espace aérien du pays.

A quelques heures de la fin de l’ultimatum posé à la junte nigérienne par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), près de 30 000 partisans du coup d’État se sont retrouvés dimanche, au stade Général Seyni Kountché. En parallèle, une délégation du Mali et du Burkina Faso a fait le déplacement au Niger à titre de solidarité.

Après trois jours de travaux à Abuja, les chefs d’état-major de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont défini les contours d’une « éventuelle intervention militaire » contre les putschistes qui contrôlent le pouvoir au Niger depuis plus d’une semaine. Ils ont achevé leurs travaux ce vendredi 4 août dans la capitale fédérale du Nigeria.

Vendredi, au lendemain du jour de fête nationale au Niger, des centaines de manifestants ont affiché leur soutien aux militaires putschistes à Niamey. Alors qu’une délégation de la Cédéao est arrivée à Niamey pour établir un dialogue avec les putschistes qui ont pris le pouvoir au Niger, ces derniers ont, jeudi 3 août dans la soirée, pris des mesures et des positions tranchées. La junte a dénoncé des accords militaires conclus avec la France, retiré les ambassadeurs de quatre pays et annoncé qu’elle ripostera à « toute agression » de la Cédéao.

La diplomatie russe a appelé au « dialogue » pour éviter une « dégradation de la situation » au Niger, alors que les dirigeants d’Afrique de l’Ouest, soutenus par la France, ont brandi la menace d’une intervention armée.

Une délégation mandatée par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est attendue à Niamey dans le cadre de la crise nigérienne consécutive à un coup d’État. Le sultan de Sokoto, l’un des chefs religieux les plus influents du nord du Nigeria, frontalier du Niger, en fait partie.

Passée cette semaine, les expéditions d’or et d’uranium vers la France prendront fin, assure Niamey. Paris a donné de la voix en rappelant sa pleine disposition à défendre ses intérêts. Pour l’heure, le rapatriement des ressortissants français et européens est en cours. Mais rien ne laisse présager un quelconque coup de force contre le Niger, les juntes burkinabé, malienne et guinéenne ayant mis en garde contre toute intervention militaire.

Mahamat Idriss Déby, chef de l’État tchadien, est arrivé dimanche à Niamey pour une médiation après avoir rencontré le président nigérian Bola Tinubu, également président en exercice de la Cédéao. Le jour même, des manifestants qui ont salué le putsch ont planté des drapeaux russe et nigérien devant l’ambassade française à Niamey. Paris a dénoncé l’assaut contre sa légation et la junte met en garde la France contre toute tentative d’intervention.