La diplomatie russe juge « extrêmement important » d’empêcher « une nouvelle dégradation de la situation » au Niger. Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a plaidé mercredi pour l’organisation urgente d’un « dialogue national pour rétablir la paix civile, assurer la loi et l’ordre », dans un point presse. Les « problèmes africains [nécessitent] des solutions africaines », a-t-elle estimé, espérant que « des efforts » seraient déployés « par l’intermédiaire de l’Union africaine et des organisations régionales ». « Dans le même temps, nous pensons que la menace du recours à la force contre un État souverain ne contribuera pas à désamorcer les tensions et à résoudre la situation dans le pays », a-t-elle ajouté.
Les dirigeants ouest-africains, soutenus par leurs partenaires occidentaux, dont la France, ont en effet fixé un ultimatum d’une semaine aux militaires au Niger pour un « retour complet à l’ordre constitutionnel », affirmant ne pas exclure un « recours à la force » si ce n’était pas le cas. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a également décidé de « suspendre toutes les transactions commerciales et financières » entre ses Etats membres et le Niger, et de geler les avoirs des responsables militaires impliqués dans le coup d’Etat.
Le Burkina Faso et le Mali, voisins du Niger et gouvernés également par des militaires, ont affiché leur solidarité avec les putschistes en affirmant que toute intervention militaire pour rétablir Mohamed Bazoum serait considérée « comme une déclaration de guerre » à leurs deux pays et entraînerait leur retrait de la Cédéao. Un coup d’Etat au Niger, mené par le général Abdourahamane Tiani, a renversé le président élu et soutenu par la France M. Bazoum, la semaine dernière. Le général a justifié ce putsch par la « dégradation de la situation sécuritaire » dans un pays miné par la violence de groupes djihadistes.