Soudan

Une nouvelle journée de manifestations contre le régime militaire s’est soldée par de nouveaux heurts violents, jeudi, au Soudan. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Khartoum pour demander le départ des militaires et le retour d’un gouvernement civil. Plusieurs morts, dont celle d’un général de la police, ont été signalés.

Des milliers d’opposants à la junte soudanaise se sont mobilisés jeudi 6 janvier au Soudan et plus particulièrement à Khartoum,. Il s’agit du deuxième rassemblement depuis la démission du Premier ministre Abdallah Hamdok dimanche dernier. Deux manifestants ont été tués à Oumdourman assure le Comité central des médecins au Soudan. Et un autre à Khartoum.

Les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni et la Norvège ont exhorté les militaires soudanais à ne pas nommer unilatéralement un Premier ministre en remplacement du civil Abdallah Hamdok qui a démissionné dimanche. Des appels qui surviennent après nouvelle journée de manifestations contre le régime militaire.

Abdallah Hamdok, Premier ministre du Soudan arrivé au pouvoir à la faveur d’une révolution qui a mis hors-jeu le potentat Omar El-Béchir, a annoncé sa démission dimanche 2 janvier dans la soirée. Lâché par la rue, il n’a pas été capable de former un gouvernement de technocrates, comme l’exigeait la junte au pouvoir.

Une nouvelle mobilisation populaire de grande ampleur a lieu jeudi à Khartoum pour protester contre le coup d’État militaire du 25 octobre alors que la situation politique au Soudan est toujours dans l’impasse. Une fois de plus, les manifestants ont été ciblés par l’armée qui a tué 4 personnes et empêché les ambulanciers à évacuer les blessés.

Des milliers de manifestants ont battu le pavé, samedi, à Khartoum pour demander le départ des militaires, et ce malgré la coupure d’internet mobile et communications téléphoniques par les autorités de transition dirigées par le général al-Burhan. Les manifestants se sont approchés du palais présidentiel avant d’être dispersés des heures plus tard par des bombres lacrymogènes.

Au lendemain de manifestations massives contre le coup d’État, la situation politique semble toujours incertaine au Soudan. Voilà un mois que le Premier ministre Abdallah Hamdok est de retour à son poste sans pour autant qu’aucun gouvernement n’ait vu le jour. Le responsable « civil » de l’Exécutif soudanais qui reste dominé par les militaires aurait agité la carte de la démission…