Apparemment, les discussions étaient intenses au sein de l’administration Biden. Fallait-il ou non céder à la demande de plus en plus urgente de l’Ukraine de fournir ce type d’armes que plus de la moitié des pays dans le monde ont banni ? Selon le Washington Post, c’est l’inquiétude sur la laborieuse contre-offensive ukrainienne qui a fait pencher la balance en faveur de la décision US.
Ces armes seront utilisées par des obusiers Howitzer déjà livrés à l’Ukraine. Washington, tout comme Moscou ou Kiev, n’ont pas signé la convention internationale qui interdit l’usage de ces armes particulièrement dangereuses pour la population civile.
En fait, ces armes à sous-munitions dispersent de petits projectiles explosifs de manière aléatoire, et cela sur des surfaces larges. Certaines sous-munitions n’explosent pas à l’impact et représentent donc un danger pendant des décennies après les conflits.
Une loi américaine interdit normalement la production et l’exportation des sous-munitions avec un taux d’échec supérieur à 1%, ce qui couvre presque tout le stock américain. Mais Joe Biden a jugé bon de contourner cet obstacle en s’appuyant sur un autre règlement : il peut fournir n’importe quelle aide militaire s’il juge que cela est dans l’intérêt national de sécurité de son pays.
Interrogé sur cette question des armes à sous-munitions, le secrétaire général de l’OTAN a rappelé vendredi qu’il s’agissait là de décisions étatiques individuelles, indépendantes de l’organisation. Jens Stoltenberg a même rappelé que dans ce conflit, les armes à sous-munitions sont utilisées par l’Ukraine comme par la Russie.
Les Américains n’en produisent plus, mais Washington en a en stock et pourraient fournir aux forces ukrainiennes des armes à sous-munitions pour des obusiers de 155 millimètres. 5 à 10% des armes à sous-munitions n’explosent pas à l’impact constituant un danger pour les populations, rappelle Human Rights Watch qui exhorte les États-Unis à ne pas en fournir.