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Après le drame d’Akkar au Liban : H. Nasrallah s’engage à importer les hydrocarbures d’Iran

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Un coup de tonnerre dans le ciel de Beyrouth. Hassan Nasrallah a promis d’importer les hydrocarbures depuis l’Iran et ce en plein jour. Le leader du Hezbollah défie et l’État libanais, tétanisé par les boycott et sanctions US, et les Américains qui ont délégué vers Beyrouth le patron de la CIA, après avoir séjourné à Tel-Aviv.

Il faut dire que le drame d’Akkar qui a fait au moins 28 morts et près d’une centaine de blessés, dont des cas graves, a précipité les choses pour le Hezbollah qui commémore la victoire de 2006 sur l’armée israélienne. Haut et fort, H. Nasrallah a annoncé que le chaos dans le pays ne saurait être permis. Chaos généré par une situation économique catastrophique à laquelle se greffe, logiquement, la pénurie des produits pétroliers, comme pour d’autres produits.
Dimanche, le leader du Hezbollah a annoncé que son mouvement allait importer, en plein jour, les hydrocarbures depuis l’Iran. Un pied de nez aux Américains qui, via blocus et sanctions, ont contribué à mettre à genoux le pays du Cèdre. L’option du Hezbollah intervient alors que le pays est menacé de paralysie faute de carburant.
L’incident d’Akkar a représenté la goutte qui a fait déborder le vase. «Le 15 août 2021 vers deux heures du matin, un camion-citerne a explosé au sein d’un terrain utilisé pour stocker des cailloux dans la ville d’Al-Talil (gouvernorat de l’Akkar) que l’armée avait confisqué pour distribuer ce qu’il contenait aux citoyens, et qui a fait un certain nombre de victimes parmi les civils et les soldats», a annoncé l’armée libanaise. Selon les données actualisées, la déflagration a fait 28 morts (cela sans compter les disparus) et plusieurs dizaines de blessés.
Vendredi 13 août, l’armée avait annoncé qu’elle confisquerait le carburant stocké dans les stations essence fermées pour le distribuer gratuitement. Le lendemain, samedi, elle s’est déployée dans des stations-service au Liban, en proie à de très graves pénuries de carburants, le gouverneur de la Banque centrale refusant de rétablir les subventions sans vote d’une loi par le Parlement.« Je ne reviendrai pas sur (la décision de) la levée des subventions sur les carburants à moins que l’usage des réserves obligatoires (de devises) ne soit légalisé », a déclaré le directeur de la Banque centrale, Riad Salamé, au micro d’une radio locale.« Nous disposons encore de 14 milliards de dollars de réserves (obligatoires), en plus de 20 milliards de dollars d’actifs externes », a-t-il précisé.
Les réserves en devises de la BDL dépassaient 30 milliards de dollars avant la crise traversée par le Liban depuis fin 2019. La BDL avait annoncé mercredi soir sa décision de n’accorder des lignes de crédits qu’au taux du marché noir pour l’importation de carburants. La décision a provoqué colère et panique dans le pays, faisant craindre une énième hausse des prix et aggravant les pénuries, y compris de pain.
Plusieurs établissements ont dû également fermer leurs portes, faute de diesel pour alimenter les générateurs privés, alors que les pannes de courant culminent à plus de 22 heures par jour.
Les réserves de la BDL — allouées aux subventions de produits de base depuis le début de la crise pour juguler l’inflation — ont fondu alors que la monnaie nationale ne cesse de dégringoler face au dollar rendant le coût de l’importation plus onéreux. La livre libanaise a perdu plus de 90% de sa valeur face au dollar qui s’échange aujourd’hui sur le marché noir à plus de 20.000 livres, contre un taux officiel toujours maintenu à 1.507 livres pour un dollar.
Critiqué par plusieurs ténors politiques pour cette décision, R. Salamé s’est défendu samedi: « Tous (…) étaient au courant de la décision. Qu’ils aillent au Parlement et qu’ils votent la loi au lieu de jouer la comédie », a-t-il répliqué.
Samedi, des files interminables s’allongeaient devant des stations d’essence tandis que des camions de distribution de carburant ont été pris d’assaut dans certaines régions par des citoyens en colère, selon des médias locaux.
Dans un communiqué, l’armée a menacé de « perquisitionner les stations-service fermées, de confisquer toutes les quantités d’essence qui y sont stockées (…) et de les distribuer directement et gratuitement » aux automobilistes.
Les forces de sécurité intérieures (FSI) lui ont emboîté le pas, affirmant qu’elles ne « resteront pas les bras croisés » face au chaos. Certaines stations-service ont fermé pour conserver du stock de carburant en attendant une nouvelle hausse des prix.
R. Salamé a d’ailleurs critiqué les importateurs et distributeurs de carburants, accusés de profiter des subventions et de stocker d’importantes quantités pour les vendre plus cher sur le marché noir ou en Syrie voisine.« Il est inacceptable que nous importions 820 millions de dollars de carburants et qu’il n’y ait ni diesel, ni essence ni électricité » sur le marché local, a déploré le patron de la BDL indiquant que ce montant devait suffire trois mois, « pas seulement un mois ».
En poste depuis 1993, R. Salamé est accusé par la rue d’avoir, à l’instar des barons de la politique libanaise, mené le pays à la dérive et transféré d’importantes sommes à l’étranger lors de la contestation populaire d’octobre 2019 et d’avoir imposé des restrictions bancaires draconiennes, toujours en vigueur. Il fait l’objet d’enquêtes judiciaires au Liban, en Suisse et en France dans plusieurs affaires, y compris de détournement de fonds publics et d’enrichissement illicite.

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