Lors d’une interview diffusée sur Bloomberg lundi, M.S. al-Soudani a affirmé que l’Irak de 2024 se distingue nettement de celui de 2014. Il a insisté sur le fait que la victoire contre Daech a été le résultat de sacrifices considérables et de l’engagement collectif du peuple irakien, englobant toutes les composantes et factions, tout en bénéficiant de l’appui de la communauté internationale et des amis de l’Irak.
Il a souligné qu’il n’existait plus de raison valable pour le maintien de la présence militaire étrangère en Irak et qu’une coalition de 86 pays n’y était plus nécessaire. « Nous sommes passés d’une période de guerres à une période de stabilité. Daech ne représente pas une menace pour l’État. Cela peut faire partie des défis sécuritaires comme le trafic de drogue et les délits criminels » a-t-il ajouté.
Le Premier ministre irakien a fait ces remarques quelques jours après la visite en Irak de Massoud Pezeshkian, président iranien. M.S. al-Soudani a affirmé avec assurance que les forces armées de son pays sont parfaitement capables de gérer les vestiges de Daech, qui ne constituent plus une menace significative. « Les terroristes de Daech constituent un groupe de personnes terrifiées qui se cachent dans les grottes, dans le désert et dans les montagnes », a-t-il déclaré, soulignant qu’ils ne représentent pas une menace réelle pour la sécurité et la stabilité de l’Irak.
M.S. al-Soudani a également indiqué qu’il prévoyait d’annoncer un calendrier pour le retrait des troupes américaines d’Irak. Il a affirmé avoir abordé la question avec Joe Biden, président américain, lors de leur entrevue à Washington en avril dernier, précisant que les deux pays avaient réussi à parvenir à un consensus concernant le retrait des forces américaines. « La fin de la mission de la coalition menée par les États-Unis est un point important, et cela ne signifie pas une rupture entre l’Irak et les États membres de la coalition, y compris les États-Unis. Au contraire, nous sommes en pourparlers bilatéraux pour construire une relation de sécurité durable, en plus des liens économiques, culturels et sociaux », a-t-il encore dit. Il a également exprimé le soutien de l’Iran au processus politique en Irak ainsi qu’aux efforts de la nation arabe dans la lutte contre le terrorisme.
Les mouvements de résistance en Irak exigent la cessation de la présence militaire étrangère sur le territoire irakien, plus de vingt ans après l’invasion du pays par une coalition dirigée par les États-Unis. Cette intervention a été réalisée en violation manifeste du droit international, fondée sur des allégations mensongères concernant la détention par l’Irak d’armes de destruction massive.
Actuellement, près de 2 500 militaires américains sont déployés en Irak, tandis qu’environ 900 d’autres soldats américains sont déployés en Syrie dans le cadre de ce que Washington qualifie de « force de combat contre Daech ». Les États-Unis ont maintenu leur présence dans des pays arabes, malgré la défaite de Daech par ces pays et leurs alliés à la fin de l’année 2017.
En 2020, le Parlement irakien a voté en faveur de l’expulsion des forces étrangères après qu’une frappe de drone américain a assassiné le principal commandant antiterroriste iranien, le général Qassem Soleimani, et le commandant adjoint de la force antiterroriste des Unités de mobilisation populaire irakiennes, Abou Mahdi al-Mohandes, à l’extérieur de l’aéroport international de Bagdad.