L’adresse royale n’aura pas manqué de saluer cette dynamique vertueuse pour régler un problème factice qui dure depuis des décades. Des regrets ont été exprimés à l’occasion puisque certaines parties s’obstinent encore à ne pas reconnaître cette réalité et à ne pas s’y engager. Un mur d’incompréhension qui, selon le Souverain, est des plus regrettables puisqu’il se base sur « une autre configuration, déconnectée du monde réel en ce sens qu’elle se nourrit des mythes du passé et s’accroche désespérément à des thèses périmées ».
A l’intention de l’Algérie, Mohammed VI qui a tendu la main à plusieurs reprises à ses décideurs, a regretté que certains « réclament toujours la tenue d’un référendum, en dépit de l’abandon de cette option par les Nations Unies du fait de son inapplicabilité. Dans le même temps, ce sont les mêmes qui refusent le recensement des populations séquestrées dans les camps de Tindouf où, tenues en otages dans des conditions lamentables, elles sont humiliées, malmenées, privées des droits les plus élémentaires».
En effet, l’option du référendum a été écartée par l’ONU en 2000, suite à la dissolution par l’ancien secrétaire général, Kofi Annan, de la commission onusienne chargée d’identifier les Sahraouis qui devraient prendre part au projet de consultation référendaire. Pour rappel, l’Algérie avait réagi à cette dissolution en 2001, en mettant sur la table des négociations la proposition de partition du Sahara.
Le Souverain a enchaîné en pointant du doigt « les autres » qui « dans leur convoitise d’un accès à l’Atlantique, instrumentalisent l’affaire du Sahara ». Pour ceux-là, relève le monarque, « nous disons tout simplement que nous n’y sommes pas opposés. De fait, ainsi que chacun le sait, le Maroc a été l’artisan d’une initiative internationale tendant à faciliter l’accès des États du Sahel à l’océan Atlantique. Conçue dans un esprit de collaboration, de partenariat et de progrès partagé, cette entreprise se propose d’être bénéfique à l’ensemble des pays de la région» .
Le roi a noté, et la pique concerne l’Algérie, qu’« il y a ensuite ceux qui se servent de l’affaire du Sahara comme paravent pour couvrir leurs nombreux problèmes domestiques ». Mais il a aussi relevé qu’« il y a aussi une autre catégorie qui détourne les aspects juridiques de cette question à des fins politiques étriquées. À ceux-là, Nous disons que les partenariats et les engagements juridiques du Maroc ne se feront jamais au détriment de son unité nationale et de son intégrité territoriale ». Une séquence du discours royal qui intervient un mois après les arrêts de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE), excluant le Sahara des accords de pêche et agricoles, conclus entre le Maroc et l’UE en 2019.
Le roi a conclu la partie de son discours réservée au Sahara en soulignant que « le temps est donc venu pour les Nations Unies de prendre leurs responsabilités en mettant en évidence la grande différence entre deux paradigmes : celui qu’incarne le Maroc dans son Sahara, réaliste et légitime, et celui qui repose sur une vision sclérosée, coupée du monde réel et de ses évolutions ».