Le Département des dotations islamiques dans la ville d’Al-Qods occupée a déclaré que plus de deux mille colons ont pris d’assaut la mosquée Al-Aqsa depuis le matin, à l’occasion de ce qu’on appelle l’anniversaire de la « destruction du Temple ». Dans une nouvelle provocation, le sinistre I. Ben Gvir a pris d’assaut la mosquée Al-Aqsa en chantant. Le correspondant de la télévision Al-Mayadeen en Palestine occupée (chaine en instance d’interdiction par les autorités sionistes) a indiqué que les colons ont hissé le drapeau de l’occupant à l’intérieur de la mosquée Al-Aqsa près de Bab al-Silsilah. Durant cet assaut, les forces d’occupation ont empêché l’entrée des fidèles palestiniens dans les cours de la mosquée Al-Aqsa et ont déployé d’importantes forces à ses portes afin de faciliter l’entrée des colons.
La prise de la mosquée Al-Aqsa intervient alors que la bande de Gaza est le théâtre d’une agression israélienne depuis plus de 10 mois, faisant des dizaines de milliers de martyrs et de blessés. Cela coïncide également avec l’escalade des agressions israéliennes contre les villes de la Cisjordanie, qui ont entrainé des centaines de martyrs. Le ministère de la Santé de l’enclave palestinienne de Gaza a déclaré mardi qu’au moins 32 Palestiniens ont été tués par des attaques israéliennes contre la bande de Gaza durant les dernières 24 heures, portant le bilan global à 39 929 martyrs depuis le 7 octobre 2023. La même source ajoute que quelque 92 240 autres Palestiniens ont été blessés par l’offensive israélienne. « Les forces israéliennes ont tué 32 personnes et en ont blessé 88 autres lors de deux « massacres » contre des familles au cours des dernières 24 heures », a affirmé le ministère. Israël poursuit une offensive militaire meurtrière contre la bande de Gaza depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, et ce, malgré la résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU stipulant un cessez-le-feu immédiat.
Des missiles sur Tel-Aviv
Dans cette atmosphère des plus tendues, les Brigades al-Qassam du Hamas ont revendiqué le tir de deux missiles M90 sur Tel Aviv et se périphéries, assurant qu’ils constituent « une riposte aux massacres israéliens contre les civils palestiniens dans la bande de Gaza et les déplacements forcés de notre peuple ». Une source des Brigades a assuré pour la chaine qatarie que les deux projectiles ont été tirés depuis « une zone où sont stationnés des véhicules de l’armée ennemie ». Selon la radio militaire israélienne, les missiles ont été tirés depuis la région de Bani Soheila à Khan Younes, à un kilomètre et demi seulement du point de concentration de la division 98 de l’armée d’occupation.
La chaine de télévision israélienne 13 a assuré que des explosions ont été entendues à Tel Aviv. L’armée israélienne a assuré que les deux missiles ont visé le Grand Tel Aviv, sans que les sirènes d’alerte ne retentissent et que l’un d’entre eux s’est abattu en face de la région de Gush Dan. Par la suite elle a déclaré que l’un des missiles s’est écrasé au large de Tel Aviv et le second n’a pas franchi les frontières.
Des médias ont indiqué qu’un missile a pu traverser une distance de 90 km depuis Khan Younes, ce qui constitue un exploit psychologique pour le Hamas. Le M90 avait été médiatisé par le Hamas dans une vidéo intitulée « Tel Aviv va bruler… Al-Qods sera libérée », publiée le 8 décembre dernier. Ce projectile d’une portée de 90 km peut transporter une tête explosive de 50 kg.
Selon Hatem Karin al-Falahi, analyste militaire d’al-Jazeera, l’un des messages importants de ces tirs est qu’il sape les allégations selon lesquelles le stock balistique de longue portée des Qassam s’est épuisé. Un second message d’après lui est que les Qassam ont recours à ce type d’armes selon leur vision de la gestion de la guerre. « Ceci démontre que l’armée d’occupation israélienne a échoué dans ses tentatives d’empêcher les tirs de ces missiles en dépit des incursions terrestres continues depuis plusieurs mois », a-t-il ajouté. D’autant que les tirs ont été opérés depuis une zone où sont présentes des forces d’occupation.
Selon H.K. Falahi, l’autre échec qui transparait de ces tirs est celui des systèmes Dôme de fer qui n’ont pas pu les intercepter et des systèmes d’alerte précoce qui n’ont pas réagi. L’expert militaire s’est dit surpris de la réussite de ces tirs en dépit des technologies israéliennes déployées liées aux satellites et des drones de reconnaissance.
A signaler qu’Abou Ubaida, porte-parole des al-Qassam, a affirmé que « lors de deux incidents distincts, deux recrues chargées de garder les prisonniers de l’occupation ont ouvert le feu sur un prisonnier israélien, le tuant sur le coup, en plus de blesser grièvement deux autres des prisonnières israéliennes ». Il a ajouté sur la plateforme Telegram que « des efforts sont en cours pour sauver la vie des deux prisonnières blessées ».
Le porte-parole a tenu le gouvernement d’occupation « entièrement responsable des massacres et des réactions qui en ont résulté et qui affectent la vie des prisonniers sionistes ». il a aussi révélé « qu’un comité d’enquête a été formé pour connaître les détails des deux incidents », soulignant « qu’ils seraient annoncés ultérieurement ».
Abou Ubaida a annoncé à plusieurs reprises la mort de prisonniers de l’occupation en raison des bombardements israéliens continus dans toute la bande de Gaza.
Les familles des prisonniers, outre les colons, continuent de manifester dans les rues de Tel Aviv, exigeant la conclusion d’un accord d’échange et critiquant la performance du Premier ministre de l’occupation, Benjamin Netanyahu, et sa procrastination dans ce dossier, mettant en danger la vie des prisonniers. Les colons se sont mis en cage lors de leur dernière manifestation, samedi dernier, intitulée « Semaine de la dernière chance », en guise d’expression de la négligence du gouvernement à l’égard des prisonniers.
Les familles des prisonniers ont accusé B. Netanyahu de « menacer la vie de leurs enfants afin de maintenir son pouvoir », et ont déclaré que « si Netanyahu continue de tergiverser, nous n’obtiendrons que des corps », et l’ont appelé à « cesser de perdre du temps ».
Abou Ubaida a annoncé, dans un précédent message, le serment d’allégeance des Brigades Al-Qassam au commandant Yahya Al-Sinwar en tant que « chef du bureau politique du mouvement Hamas », soulignant que « l’élection d’Al-Sinwar pour succéder au martyr Ismail Haniyeh est preuve de la vitalité, de la cohésion et de la force du mouvement ».
Benny Gantz, membre de la Knesset israélienne et l’un des dirigeants de l’opposition en Israël, a affirmé que « le chef du gouvernement d’occupation, Benjamin Netanyahu, ne sera pas comme Menachem Begin, qui a dit non à la guerre civile dans ses moments les plus difficiles, et il ne sacrifiera pas son gouvernement pour protéger les Israéliens et ne fera pas le nécessaire pour empêcher une guerre civile ».
L’ancien membre du Cabinet de guerre a ajouté que « si nous ne revenons pas à la raison, il y aura une guerre civile ici. Il est interdit de cacher la vérité », soulignant qu’en échange « des soldats qui combattent depuis le 7 octobre il existe une direction qui divise le peuple et empoisonne le puits auquel tout le monde boit ».
Il est à noter que la Quatorzième chaîne israélienne a rapporté les déclarations de B. Gantz faites devant une foule de colons, lors d’une cérémonie organisée lundi, à l’occasion de l’anniversaire de la prétendue destruction du Temple. Il a critiqué « le conflit et le débat sur la prière dans l’espace public, au lieu de trouver des solutions qui respectent chacun », et a condamné « les membres de la Knesset menant des raids sur des bases militaires, foulant aux pieds la dignité des familles de prisonniers et qualifiant les employés du gouvernement de traîtres ».
« Nous avons franchi le seuil de la violence, verbale et physique », a-t-il encore ajouté tout en soulignant que « l’affaire se terminera par un meurtre », ajoutant « nous n’avons pas retenu la leçon du 7 octobre, ni de la destruction du Temple ».
Ces déclarations du chef du Camp d’État interviennent dans le cadre d’un débat public qui a eu lieu entre B. Netanyahu, et Yoav Galant, ministre de la Sécurité, sur la moralité de la menace de mener guerre contre le Liban. B. Netanyahu a accusé Galant d’adopter le discours anti-israélien et de nuire aux chances de parvenir à un accord pour libérer les prisonniers, déclarant : « Il est digne de Galant d’attaquer Galant , qui refuse d’envoyer une délégation aux négociations et constitue le seul obstacle à l’accord ».
Le bureau de Netanyahu a souligné, selon ce qui a été rapporté par le site israélien Serogim, « qu’Israël n’a qu’une seule option, celle de remporter la victoire absolue », ajoutant que « ce sont les directives claires du Premier ministre qui sont contraignantes sur tout le monde, y compris Gallant ».
Dans un rapport sur la sécurité de la conduite de la guerre, qu’il a présenté aux membres de la commission des Affaires étrangères et de la sécurité de la Knesset, Y. Galant a déclaré, en réponse aux critiques sur le fait de ne pas entrer en guerre avec le Liban, que « les conditions qui existent aujourd’hui sont à l’opposé des conditions qui existaient au début de la guerre », et il a ajouté : « J’entends les héros battre les tambours de la guerre et les bavardages de la victoire absolue » , se moquant du fait que « dans les salles fermées, ils ne montrent pas le même courage. »