La venue en Tunisie de ce que Kaïs Saied appelle « les masses incontrôlées » venues du sud ont un objectif, a-t-il dit : transformer la Tunisie en « pays africain seulement » et l’arracher « aux nations arabo-musulmanes ».
Il s’agirait de la conséquence, selon lui, d’une « entreprise criminelle ourdie au début de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie ». Il a accusé « des partis », sans préciser lesquels, d’avoir « reçu une grosse somme d’argent » après la révolution de 2011 pour « installer » les migrants subsahariens dans son pays.
Le président tunisien s’est ensuite emporté contre la « violence », les « crimes » et les « actes inacceptables » dont l’immigration serait prétendument la source. Il s’est enfin prononcé pour une action « à tous les niveaux, diplomatiques, sécuritaires et militaires » et à « une application stricte de la loi » sur les étrangers et le franchissement illégal des frontières.
Cette diatribe est survenue quelques jours seulement après qu’une vingtaine d’ONG tunisiennes ont dénoncé « la montée du discours haineux et raciste » en Tunisie. Et moins d’un mois après la visite du ministre italien des Affaires étrangères, qui avait promis d’accueillir davantage de travailleurs africains pour son agriculture et son industrie, si et seulement si, la Tunisie s’engageait à « réduire l’immigration irrégulière ».