Selon la justice algérienne, l’enquête a démontré qu’Amira Bouraoui a quitté le territoire « illégalement et de manière planifiée » avec l’aide d’un « réseau criminel d’immigration clandestine ». Ce réseau est constitué, toujours selon le parquet, du chauffeur de taxi qui l’a emmené à la frontière tunisienne, de l’employé du poste frontière qui lui a tamponné le passeport l’autorisant ainsi à quitter le territoire.
Deux autres personnes sont également accusées de complicité. Le journaliste Mustapha Bendjama a été arrêté le 8 février et est depuis écroué. Un chercheur proche d’A. Bouraoui, Raouf Farrah, de l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (Giatoc), a, lui, été arrêté le 14 février.
Ces quatre personnes ont été déférées devant le parquet et sont donc poursuivies pour constitution d’association de malfaiteurs, sortie illégale du territoire national et organisation d’immigration clandestine, précise le parquet. Quant à la mère d’A. Bouraoui, 71 ans, elle a été placée sous contrôle judiciaire.
Les autorités avaient interdit à A. Bouraoui de quitter le territoire. Mais le 6 février dernier, elle s’est rendue en Tunisie afin de rejoindre la France. Ce voyage de la militante est au cœur d’un nouvel incident diplomatique entre Alger et Paris et qui a conduit Alger à rappeler son ambassadeur pour consultation.