La veille, le Parquet a requis la peine maximale de dix ans de prison à l’encontre du journaliste poursuivi en détention «au regard des éléments à charge». La partie civile avait réclamé une indemnité d’un million de dirhams. Une fois le verdict prononcé, jeudi dans la nuit, un sit-in de protestation a été spontanément organisé à l’ intérieur de la Cour. Proches et soutiens du journaliste se sont indignés contre la décision judiciaire.
A sa sortie de la salle s’audience, la mère d’O. Radi a exprimé ses vifs remerciements aux avocats de la défense. «Je demande au moins à ce que le collège du tribunal prenne le temps d’étudier la façon dont ce dossier lui a été présenté ; je pense que les éléments lui ayant été exposés n’ont pas été examinés de la manière qu’il fallait», a déclaré Fatiha Cherribi.
«Je pense que lorsqu’ils entendent les plaidoiries de la défense et le dernier mot d’Omar, même les non-initiés au droit sont convaincus de l’innocence d’Omar et distinguent que les faits ont été fabriqués, preuve à l’appui», a ajouté la mère du journaliste. «Qui, désormais, pourrait entreprendre des enquêtes journalistiques avec les mêmes démarches qu’Omar ?», s’est-elle interrogée.
De son côté, le journaliste Imad Stitou a vu sa peine d’un an de prison, dont six mois ferme, confirmée, pour sa participation aux faits de viol et d’attentat à la pudeur reprochés à son collègue. Objet d’une procédure de jugement par contumace lors de cette phase d’appel, il a ainsi été reconnu coupable de «non-assistance à personne en danger», après une comparution initiale en tant que témoin.
Me Aïcha El Guellaa, avocate de la partie civile dans le dossier du viol, a estimé que «la confirmation en appel des indemnisations est inéquitable à l’égard de la victime, car la réparation dans le cadre de crimes sexuels ne doit pas être du même ordre que dans les cas de délits». A la sortie de la salle d’audience, elle a déclaré que le pourvoi en cassation ou non sera décidé ultérieurement, après consultations avec la plaignante.
Ce verdict a été rendu une semaine après la confirmation en appel de la peine de cinq ans de prison ferme contre Soulaimane Raïssouni, autre journaliste reconnu coupable d’agression sexuelle sur un jeune homme se déclarant homosexuel. Réagissant à ces poursuites, Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé, jeudi, un «acharnement judiciaire contre des journalistes qui n’ont fait que leur travail». Et l’ONG d’appeler à «leur libération immédiate».
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Affaire O. Radi : Le journaliste condamné en appel à six de prison ferme
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