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A. al-Sissi rempile pour six ans à la tête de l’Egypte : Le pays arabe le plus peuplé dans la tourmente

Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a prêté serment mardi devant le Parlement pour un troisième mandat de six ans. Sans forte opposition, le général reconverti chef d’Etat après la courte parenthèse des « Frères musulmans », souffre d’un déficit de charisme compensé par le lancement de projets pharaoniques dont la pertinence est controversée. Réussira-t-il à sortir intact de la tension régionale et des difficultés économiques que le pays du Nil accumule ?
A. al-Sissi rempile pour six ans à la tête de l’Egypte : Le pays arabe le plus peuplé dans la tourmente

Elu pour la première fois en 2014 et réélu en 2018, A. Al-Sissi entame son troisième mandat en tant que président de l’Égypte après avoir remporté en décembre l’élection présidentielle avec 89,6% des voix. Dans un discours prononcé à l’issue de la cérémonie de prestation de serment, tenue au siège du Parlement dans la nouvelle capitale administrative dans la banlieue du Caire, le Raïs s’est engagé à « achever le processus de construction et à répondre aux aspirations du peuple à bâtir un État moderne, démocratique et avancé », rappelant les défis auxquels le pays a été confronté, principalement ceux liés au terrorisme et à la stabilité sécuritaire. « Les crises mondiales soudaines et les guerres féroces aux niveaux international et régional ont imposé à l’État des défis qui n’ont jamais eu une telle ampleur et une telle gravité dans l’histoire moderne de l’Égypte », a-t-il poursuivi.

Le président égyptien a passé en revue le plan d’action pour la période à venir, à savoir la protection et la sauvegarde de la sécurité nationale de l’Égypte dans un contexte régional et international turbulent, la poursuite de la promotion de relations équilibrées avec tous les acteurs internationaux et l’achèvement et l’approfondissement du dialogue national.

Sur le plan économique, des stratégies seront adoptées pour optimiser les capacités et les ressources économiques du pays, améliorer la résilience de l’économie face aux crises et renforcer le rôle du secteur privé en tant que partenaire clé dans la conduite du développement, a indiqué le Raïs. Une réforme institutionnelle complète sera adoptée en vue de garantir la discipline fiscale et la bonne gouvernance en rationalisant les dépenses publiques, en augmentant les recettes publiques, en s’orientant vers des voies plus durables pour la dette publique et en transformant l’Égypte en un hub régional pour le transport, le commerce de transit, les énergies nouvelles et renouvelables et l’hydrogène vert et ses dérivés, a-t-il promis.

Son nouveau mandat, qui débutera dès le 3 avril et pour une durée de six ans, est censé être le dernier, conformément à la Constitution. Selon les images de la cérémonie d’investiture retransmise à la télévision étatique, A. al-Sissi a prononcé son serment devant les députés rassemblés au siège du Parlement dans la nouvelle capitale administrative qu’il a fait construire à l’est du Caire. L’événement marque aussi l’inauguration de cette nouvelle capitale, selon les médias locaux. Cette investiture intervient dans un contexte de crise économique sévère, marquée par une inflation galopante et une pénurie de devises qui entrave les échanges commerciaux.

Au premier trimestre 2024, l’Égypte a néanmoins bénéficié d’un afflux de plusieurs dizaines de milliards de dollars, dont 35 milliards des Émirats arabes unis et une rallonge de 5 milliards d’un prêt originel de 3 milliards du Fonds monétaire international. Selon les partisans du Raïs, cet afflux de devises étrangères devrait remettre l’économie à flot, mais les observateurs restent sceptiques quant à une amélioration sans réformes structurelles visant à réduire l’implication de l’État et de l’armée dans l’économie.

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