Tout a commencé le 8 novembre lorsque la Fédération Libre de l’Enseignement, affiliée à l’Union Générale des Travailleurs au Maroc (UGTM, bras syndical de l’Istiqlal, parti au gouvernement), avait appelé à la désescalade et au retour des enseignants en classe, « en raison de l’intervention directe du chef du gouvernement et de son engagement explicite à trouver des solutions satisfaisantes pour tous par le biais d’un dialogue direct avec les syndicats de l’enseignement. » En réaction, la Confédération Démocratique du Travail (CDT) a lancé de son côté un nouveau mot d’ordre pour une grève de deux jours, les 15 et 16 novembre prochains. Une dynamique à laquelle souscrirait l’UMT qui, de la sorte, entend se démarquer de la CDT. Quitte à torpiller le peu de crédibilité dont jouissent les centrales syndicales auprès de la majorité des enseignants.
A signaler qu’au cours de la réunion au siège central de la CDT à Casablanca vendredi 10 novembre 2023, le Bureau national du Syndicat national de l’enseignement (SNE) « a examiné la situation tendue et préoccupante au sein du secteur de l’Education en raison de l’initiative du ministère de l’Éducation nationale de promulguer un statut unifié défectueux et rejeté par toutes les catégories du personnel enseignant ». Tout en se déclarant « conscient de la sensibilité de la phase actuelle, de ses exigences et des besoins de réforme de l’école publique garantissant le droit des enfants des Marocains à une éducation publique de qualité, préservant l’identité culturelle du Maroc et l’avenir des générations futures », le SNE a « renouvelé son rejet des dispositions du nouveau statut unifié pour les fonctionnaires du ministère de l’Éducation nationale et tient le département de Chakib Benmoussa pour responsable de l’escalade des tensions, des conflits et des luttes que mène le personnel enseignant pour défendre ses droits et revendications ».
Le syndicat a également demandé au gouvernement de répondre rapidement aux demandes justes et légitimes de toutes les catégories du personnel enseignant afin de préserver la dignité et de garantir le temps scolaire nécessaire pour les apprenants, tout en renouvelant son rejet catégorique des retenues illégales sur les salaires pour les jours de grève, considérant cela comme un droit garanti par la constitution et les accords internationaux y afférant.
Dans ce sens, le syndicat a décidé d’appeler l’ensemble du personnel enseignant à observer une grève nationale les mercredi 15 et jeudi 16 novembre 2023, avec des manifestations de protestation devant les académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF) jeudi 16 novembre 2023 à partir de 11H.
Il convient de rappeler que le corps enseignant avait déjà observé une grève de trois jours (du 7 au 9 novembre) la semaine dernière, en plus des débrayages précédents.