Les observateurs de la scène nationale ont les regards braqués sur les résultats de l’ultime round des négociations qui trainent depuis plusieurs mois sur le statut des enseignants et la revalorisation de leurs conditions de vie et de travail. C’est ce qu’a laissé entendre le ministre en charge de l’éducation. Les enseignants ont donné le gage de l’esprit positif qui préside à leur action. Ils ont décidé de surseoir à la grève en intégrant les écoles depuis lundi.

Que de temps perdu ! Finalement, les élèves retrouveront les bancs d’école en ce début de semaine après la décision de la Fédération nationale des enseignants, réintégrée au dialogue social en cours, de surseoir aux grèves décidées. Dans les rangs de cette représentations syndicale qui fait écho aux coordinations, on assure que la normalisation en cours reste tributaire de l’avancée des négociations encore ouvertes avec la tutelle sur les divers points du cahier revendicatif. Autant dire que le ministère ne dispose pas d’un blanc-seing…

Les Marocains estiment, dans leur majorité, que le retrait du système de base, voire sa révision complète intégrant les revendications du corps éducatif, constitue la seule solution pour surmonter la crise qui secoue l’école publique. C’est ce qu’indique le Centre Marocain de la Citoyenneté (CMC) dans une récente étude. Près de 96,6% des participants à l’enquête ad hoc rejettent le système de base instauré par le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports.

La commission gouvernementale chargée du dossier des enseignants a choisi de restreindre ses consultations avec les représentants du corps enseignant. Seuls les membres de la Fédération Nationale de l’Enseignement (FNE) ont été conviés à la réunion de vendredi. Sans la Coordination Nationale du Secteur de l’Éducation constituée de 25 coordinations, de la Coordination Unifiée du Corps Enseignant et la Coordination Qualifiante du Secondaire.

Les pourparlers entre l’Exécutif et les syndicats de l’éducation nationale se tiennent dans un climat empreint de sérieux et de responsabilité, dans le but de résoudre rapidement ce dossier en vue d’une reprise des cours, a affirmé, jeudi, Mustapha Baitas, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement. Point d’éclairage sur les informations ayant circulé sur l’association de la Coordination nationale au dialogue ouvert avec le ministère de l’Education.

La prestation du ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, devant le parlement reste inchangée. Ainsi, Chakib Benmoussa a confirmé que l’une des avancées majeures du nouveau statut, gelé il y a quelques semaines en raison de la grève des enseignants et fait actuellement l’objet de révisions, concerne la création du diplôme d’excellence. Le ministre fait grand cas de l’accord trouvé avec les syndicats et rejeté, dans sa lettre et son esprit, par les coordinations en grève.