Alors que l’épouse de N. Bhiri, a dénoncé l’arrestation du dirigeant au sein d’Ennahda en expliquant son mari a été enlevé et une conférence de presse du mouvement a affirmé que l’arrestation de leur éminent membre était un règlement de compte politique, le ministre de l’Intérieur, a apporté des explications lundi soir dans une conférence de presse.
Passée sous silence dans un premier temps, l’interpellation de ce cadre d’Ennahda et ancien ministre a poussé les autorités tunisiennes à expliquer dans un deuxième temps devant la presse la nature et les raisons de cette affaire, tout en rejetant la thèse « politique ». « Il y avait des craintes d’acte terroriste touchant à la sécurité du pays, il fallait réagir », a expliqué T. Charfeddine. Et d’ajouter qu’il s’est vu obligé, d’appliquer « rapidement » le contrôle judiciaire comme mesure étant donné que le ministère de la Justice et le parquet ont tardé à prendre l’affaire au sérieux alors qu’il leur avait transmis des éléments.
Ainsi, N. Bhiri a été assigné à résidence et face aux critiques qui lui ont reproché que l’affaire soit traitée par la justice militaire, le ministre de l’Intérieur a expliqué qu’il ne s’agissait pas d’un choix mais de la procédure lorsqu’il s’agit de ce types d’accusations visant un ancien officiel. Selon le ministre, il y aurait des « soupçons graves » notamment en relation avec « la fabrication et remise » de faux papiers d’identité et certificats de nationalité. Un autre membre d’Ennahda est aussi détenu, sans que les autorités tunisiennes n’aient divulgué son identité. Il s’agirait donc de Fethi Baldi qui a été assigné à résidence, selon les deux annonces faites par Tunis, et pour le moment aucune nouvelle le concernant n’a été rendue publique.
De son côté, N. Bhiri est hospitalisé depuis dimanche « sous surveillance rapprochée en cardiologie » car il est atteint de plusieurs maladies chroniques (diabète, hypertension, notamment) et il a cessé de se nourrir et la prise de ses médicaments. Il a reçu la visite de membres de l’Instance de prévention de la torture (INPT) et du Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme qui ont nié qu’il était dans un était « critique » comme l’ont affirmé son épouse et le parti Ennahda qui avaient affirmé qu’il se trouvait en « réanimation ».
Le bloc parlementaire du parti Ennahdha s’est dit « étonné » mardi des charges retenues contre le vice-président de son parti qui relève uniquement de la justice, selon le communiqué. N. Bhiri et un cadre sécuritaire sont soupçonnés dans une enquête liée à du terrorisme, selon T. Charfeddine ministre de l’Intérieur.
Alors qu’Ennahdha a dénoncé une affaire « politique », la justice a également réagi dans un communiqué du ministère public. Une enquête avait bien été ouverte depuis le 7 octobre sur cette affaire et le dossier avait été confié fin décembre au pôle judiciaire antiterroriste, mais aucun mandat d’arrêt n’avait été encore enclenché, d’où l’étonnement de la justice face à l’action menée par le ministre de l’Intérieur, qui a justifié ses décisions, par « la menace pour la sécurité nationale et des mouvements suspects ces derniers jours ».
Aujourd’hui, malgré les explications des deux ministères, beaucoup de questions et d’inquiétudes perdurent comme le souligne la Ligue Tunisienne des droits de l’homme qui a appelé le ministre de l’Intérieur à éclaircir les conditions de l’arrestation du député islamiste, et s’il a été porté atteinte à son intégrité physique. L’Organisation mondiale contre la torture a également rappelé les violations des libertés fondamentales dans les arrestations, sans fondement légal.
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Un dirigeant d’Ennahda devant la justice militaire tunisienne : La formation islamiste rattrapée par ses errements djihadistes
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