Selon Adel Bensaci, président du Conseil, « plus de 80% des entreprises qui ont déposé leur bilan durant ces deux dernières années ont été confrontées à de sérieux problèmes de manque de trésorerie et de fonds de roulement ». Les 20% restantes, a-t-il ajouté à la presse, ont fermé car elles ont carrément perdu leur marché et n’enregistraient plus de demande pour leurs produits, notant que cette inextricable situation menace de disparition pas moins de 500.000 postes d’emploi.
Tout en faisant remarquer que cette situation a engendré un accès de plus en plus difficile, voire impossible de ces PME à des crédits bancaires, indispensables pour la reprise de leurs activités, le président du CNCPME a indiqué que les banques ont argué qu’elles sont dans l’impossibilité d’appliquer les mesures gouvernementales en faveur de ces entreprises, au risque « d’alourdir leur passif et de noircir leurs bilans ».
La situation économique, et par voie de conséquence sociale, a tendance à se compliquer davantage en Algérie, en dépit des assurances formulées par un système basé sur le clientélisme. Cette réalité sombre dans laquelle se trouve un pays par trop dépendant des hydrocarbures a fait l’objet d’un rapport des plus édifiants rédigé par les experts de la Banque mondiale. Rapport dont les conclusions ont été mises à l’indexe par Alger qui y voit rien de moins qu’une tentative de déstabilisation du pays.
Pourtant, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), vient de dressé, dans une vidéo publiée sur la page Facebook de son parti, un bilan qu’elle juge «désastreux» de l’année 2021 sur tous les plans. S’inquiétant du manque d’anticipation de l’Etat dans la gestion de la crise sanitaire, du recul des libertés démocratiques ainsi que de ce qu’elle appelle les «guerres» menées par le gouvernement contre les acquis sociaux, la patronne de cette formation trotskiste qui a essuyé les foudres du pouvoir (elle a été emprisonnée pour avoir comploté avec le Général Toufik, puissant patron des services limogé du temps d’Ahmed Gaid Saleh), craint le pire. Et dénonce ce qu’elle considère comme une «attaque féroce» contre les acquis sociaux et les réalisations de l’indépendance du point de vue économique, estimant que le secteur public est aujourd’hui visé à travers le retour à la privatisation.
Elle note une incohérence : «D’un côté, l’Etat reprend les entreprises des anciens oligarques et, de l’autre, il expose le secteur public à la privatisation dont on connaît les résultats dévastateurs sur l’économie nationale.»
La loi de finances 2022, qui entrera en vigueur dès le 1er janvier, est, selon elle, rien de moins qu’une «guerre» contre la majorité des Algériens, notamment à travers la programmation de la suppression des subventions. Elle sera, selon elle, à l’origine d’une véritable «tragédie» dans notre pays.
Pour rappel, Sonatrach, géant pétrolier qui alimente à hauteur de 40% les caisses de l’État, va investir l’équivalent de 40 milliards de dollars sur les cinq années à venir pour développer la production et le raffinage d’hydrocarbures. C’est ce que Toufik Hakkar PDG de la Sonatrach a annonçé sur la chaîne de télévision AL24 pour faire taire les rumeurs sur une lente dégradation de l’activité du géant des hydrocarbures. Avec le redressement du marché pétrolier en 2021, les recettes à l’export ont bondi de 74% pour atteindre 34,5 milliards de dollars. Mais, comme le relèvent nombre d’observateurs, une hirondelle ne fait pas à elle seule le printemps.
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L’Algérie à la dérive : Tragédie socio-économique en perspective
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