E. Musk a passé un accord avec le conseil d’administration de Twitter pour racheter le réseau social au prix de 54,20 dollars par action, ce qui le valorise à environ 44 milliards de dollars, a annoncé le 25 avril Twitter dans un communiqué.
Le patron de Tesla et homme le plus riche au monde devient donc le propriétaire de la plateforme qu’il considère comme «la place publique numérique où les sujets vitaux pour le futur de l’humanité sont débattus», d’après une citation dans le communiqué.
«J’espère que même mes pires détracteurs resteront sur Twitter, car c’est ce que signifie la liberté d’expression», a pour sa part tweeté E. Musk quelques heures avant l’annonce de ce rachat.
L’action du groupe, coté au New York Stock Exchange, a été suspendue juste avant la parution du communiqué. Elle frôlait les 52 dollars en prenant plus de 6% vers 17h GMT, grâce aux rumeurs d’une acquisition imminente dans la presse américaine.
E. Musk avait indiqué la semaine dernière qu’il avait sécurisé 46,5 milliards de dollars pour mener à bien cette acquisition grâce à deux prêts bancaires de Morgan Stanley, ainsi qu’à sa fortune personnelle. Il avait également évoqué la possibilité de lancer une offre publique d’achat (OPA) hostile en passant directement par les actionnaires pour contourner le conseil d’administration (CA). «Une fois que le financement a été mis en place avec la menace d’une OPA hostile, le CA ne pouvait plus avoir recours à un chevalier blanc ou à un second enchérisseur», a relevé Dan Ives de Wedbush Securities sur CNBC. «Cela les a mis le dos au mur et les a contraints à venir à la table de négociations», a ajouté l’analyste.
Certains observateurs pensent qu’E.Musk pourrait autoriser à nouveau des comptes supprimés, dont celui de D. Trump et de certains de ses partisans. L’ancien président américain avait été suspendu définitivement de Twitter en janvier 2021 pour avoir appelé à contester les résultats du scrutin présidentiel.
«Confier les rênes de Twitter à monsieur Musk déchaînera à coup sûr des théories du complot que la plateforme a essayé de réprimer», a réagi Angelo Carusone, président de l’ONG progressiste Media Matters for America. «Toute tentative d’utiliser la plateforme pour partager des informations légitimes sera éclipsée par un bourbier toxique de désinformation.»
Pour d’autres, cette annonce est une bonne nouvelle car elle pourrait permettre une liberté d’expression plus large sur le réseau social. Autre axe qui serait à l’origine de cet achat : E. Musk pourrait également vouloir investir pour rendre Twitter plus rentable et d’augmenter la croissance de son nombre d’utilisateurs. Il a déjà suggéré plusieurs évolutions, comme l’ajout d’un bouton «modifier» pour corriger un tweet après publication et des changements dans la formule d’abonnement payante, Twitter Blue. Le groupe de San Francisco doit publier ses résultats trimestriels jeudi avant l’ouverture de Wall Street.