Damas qui a rouvert deux points transfrontaliers dans le sillage du séisme meurtrier de février, a annoncé jeudi laisser le passage principal accessible pour six mois, par lequel transite 85% de l’aide. Au total, ce sont 2,7 millions de Syriens d’Idleb qui pourront encore recevoir de l’aide.
« Le gouvernement de la République arabe syrienne a pris la décision souveraine d’accorder à l’ONU la permission d’utiliser le point transfrontalier de Bab Al-Hawa pour livrer de l’aide humanitaire aux civils qui en ont besoin dans le nord-ouest de la Syrie », a annoncé Bassam Sabbagh, ambassadeur syrien.
Depuis quatre ans, les renouvellements du passage humanitaire donnaient lieu à des bras de fer entre la Russie et le reste du Conseil de sécurité. Depuis lundi, Bab Al-Hawa était fermé, car la Russie avait mis un veto à son prolongement de neuf mois et s’était montrée inébranlable. Seul son projet de six mois supplémentaires était envisageable. Mais comme il attaquait les sanctions imposées à Damas, cela le rendait inacceptable pour les Occidentaux.
Ces derniers, soulagés de voir que l’aide pourra continuer à affluer, sont cependant inquiets que l’ONU, et l’aide qu’ils financent largement, dépendent désormais du bon vouloir de Damas. Des diplomates du Golfe et d’Afrique y voient un signe d’ouverture de plus de Bachar el-Assad, un gage en faveur de sa réhabilitation.
Moscou ne s’est pas exprimé, mais certains pensent que son véto était calculé, pour offrir cette occasion à Damas de récupérer la main sur ce point de passage, et par là même, en finir avec toute supervision du Conseil de sécurité.