Prostitution, travail forcé, mendicité, délinquance, contrebande … L’objectif de cette action coordonnée baptisée Global Chain était de cibler des groupes criminels exploitant des victimes originaires d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Sud, mais aussi d’Europe (Balkans et Ukraine) et de placer sous protection leurs proies, selon le communiqué d’Interpol.
Pas moins de 130 000 agents des services de polices, des douanes et des frontières à avoir été mobilisés pour l’occasion. Anglais, Marocains, Nigérians, Islandais… 44 pays au total ont participé à l’opération. L’initiative vient de l’Autriche et de la Roumanie, portes d’entrées des Balkans où des réseaux de trafics d’êtres humains sévissent en nombre.
Le filet des autorités a été jeté du 8 au 15 mai dernier, sur plus de 25 000 sites à travers le monde avec des contrôles visant 1,6 million de personnes aux postes frontières, sur les routes, dans les gares ou les aéroports (153 300 véhicules et 8 644 vols ciblés).
En Bulgarie, il a par exemple permis d’arrêter un terroriste présumé recherché depuis 2015 par Interpol. En Suède, cinq jeunes garçons forcés à la mendicité par un suspect âgé de 19 ans ont également pu être secourus. En Roumanie, des perquisitions visant à démanteler un réseau de travail forcé ont débouché sur quatre arrestations, avec huit victimes identifiées. Ou encore en Colombie, où sept individus accusés d’exploiter sexuellement 27 victimes ont été interpellées.
Pour épauler ces officiers qui agissaient sur le terrain, le quartier général d’Interpol à Lyon, en France, faisait office de base arrière, pour relayer en temps réel toutes les informations recueillies, un appui opérationnel 24h sur 24 et 7 jour sur 7.
Mais le travail est loin d’être terminé. Au-delà des arrestations et des victimes à protéger, les autorités héritent de 200 nouvelles enquêtes à mener, et ont désormais 138 nouveaux suspects dans leur ligne de mire.