Ce vote du Sénat met fin à une course contre-la-montre, alors que le département américain du Trésor avait prévenu que le gouvernement fédéral pourrait ne plus être en mesure d’effectuer des versements à compter du 5 juin. Le marathon s’est achevé en fin de soirée, au terme d’une journée où les derniers obstacles ont été franchis. Les onze amendements déposés ont tous été rejetés un par un jusqu’au vote final. Comme il l’avait annoncé, Mitch McConnell, chef de la minorité républicaine, a mobilisé son groupe pour assurer une large majorité au texte. Le Sénat, où les pairs démocrates de Joe Biden disposent d’une majorité étroite, a approuvé le projet de loi avec 63 voix contre 36.
Le plafond de la dette, qui était relevé d’année en année, est carrément suspendu et le Trésor pourra emprunter comme il le souhaitera jusque début 2025, soit après l’élection présidentielle. Le sujet ne viendra donc pas polluer une campagne qui a déjà commencé.
Les deux camps admettent qu’ils n’ont pas eu tout ce qu’ils voulaient, mais ils peuvent chacun revendiquer l’essentiel dans un paysage politique fracturé. C’est-à-dire d’avoir imposé leurs priorités à l’autre. Les démocrates peuvent affirmer qu’ils ont sauvé les principaux piliers de leur politique depuis deux ans et demander de finir le travail. Les républicains qu’ils ont arrêté la folie dépensière de leurs adversaires et qu’ils ont bien l’intention d’aller plus loin. C’est un succès pour les plus raisonnables des deux partis. Mais ils devront gérer la frustration exprimée par les plus radicaux de chaque côté.
Il appartient désormais à J. Biden de promulguer le texte. Cela devrait être fait rapidement. Le président démocrate a remercié les chefs de file démocrate et républicain du Congrès pour avoir fait adopter rapidement l’accord bipartite. Dans un communiqué, il a salué cette « grande victoire pour l’économie américaine » et indiqué qu’il entendait effectuer vendredi une allocution à la Nation.