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Tension russo-occidentale : J. Borrell menace les Russes d’anéantissement

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Le vice-président de la Commission européenne a assuré que si Moscou utilisait des armes nucléaires contre l’Ukraine, la réponse militaire de l’OTAN ne serait pas nucléaire, mais si puissante que l’armée russe serait «anéantie». Déclaration faite dans le sillage de la dotation de l’Ukraine de système de défense anti-aérienne livrés par l'Allemagne.

Les trente ministres de la Défense de l’Otan réunis à Bruxelles mercredi et jeudi en vue de déterminer leur position face à cette nouvelle escalade entre Moscou et Kiev, a libéré la verve de Josep Borrell. «Poutine dit qu’il ne bluffe pas avec la menace nucléaire. Il doit alors comprendre que les pays qui soutiennent l’Ukraine, l’Union européenne et ses Etats membres, les Etats-Unis et l’OTAN, ne bluffent pas non plus. Toute attaque nucléaire contre l’Ukraine entraînera une réponse, pas une réponse nucléaire, mais une réponse militaire si puissante que l’armée russe sera anéantie», a déclaré le 13 octobre le chef de la diplomatie de l’Union européenne.

S’exprimant devant le collège d’Europe à Bruges, celui qui est également le vice-président de la Commission européenne assure désormais que dans le cas où l’armée russe recourrait à des armes nucléaires contre l’Ukraine, «cela aura[it] de graves conséquences».

«La Russie le sait […]. Nous n’entrerons pas dans les détails de notre réponse, mais bien sûr cela changera fondamentalement la nature du conflit. Toute utilisation d’armes nucléaires, même une petite arme, aura des conséquences et la Russie le sait», a abondé en ce sens Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, qui a toutefois précisé que «les circonstances dans lesquelles l’OTAN pourrait avoir à utiliser des armes nucléaires [étaient] extrêmement éloignées».

«Une chose est sûre : une attaque contre les alliés de l’OTAN et dans ce cas, l’article 5 sera bien sûr déclenché. Mais en ce qui concerne l’Ukraine, l’OTAN n’est pas partie au conflit», a en outre expliqué le chef de l’Alliance atlantique, écartant implicitement le recours des alliés à l’arme nucléaire pour leur riposte.

La position otanienne fait écho à des propos tenus la veille par Emmanuel Macron à ce sujet, lors d’un entretien accordé à la télévision publique française. Interrogé sur une éventuelle frappe nucléaire tactique russe en Ukraine, le président français avait affirmé que cela n’appellerait pas une réponse nucléaire de la France. «Ce n’est pas notre doctrine», avait-il souligné.

L’ancien président russe Dmitri Medvedev, aujourd’hui numéro 2 du Conseil de sécurité de son pays, a assuré que Moscou défendrait les régions récemment rattachées à la Russie «y compris avec les armes nucléaires stratégiques». Le 27 septembre, il a ainsi déclaré sur sa chaîne Telegram que «la Russie a[vait] le droit d’utiliser l’arme nucléaire si nécessaire, dans des cas prédéterminés». Et le haut responsable russe de préciser : «Si une attaque est menée contre nous ou nos alliés avec l’utilisation de ce type d’arme. Ou si, dans le cadre d’une agression avec l’utilisation d’armes conventionnelles, l’existence même de notre Etat est menacée». «Si la menace contre la Russie dépasse une certaine limite de danger, nous devrons réagir. Ce n’est certainement pas du bluff», avait enfin résumé Medvedev.

Si la perspective d’une escalade nucléaire dans le cadre du conflit en Ukraine est amplement commentée, il faut rappeler qu’à la mi-septembre, le chef de la diplomatie européenne semblait hostile à une fin abrupte du conflit. J. Borrell déplorait en effet que certains Européens souhaitent précipiter la fin de la guerre en stoppant l’aide de l’UE à Kiev, du fait de son coût important pour les sociétés européennes.

Il avait alors dénoncé «une mentalité» qui devait «être dépassée».

Quelques jours plus tard, lors d’un déplacement aux Etats-Unis, la présidente de la Commission européenne avait exprimé, elle aussi, son opposition aux appels à un cessez-le-feu en Ukraine, en faisant valoir que les enjeux du conflit dépassaient la seule cause ukrainienne.

Un éventuel hub gazier en Turquie pourrait également servir pour «définir les prix» de ces hydrocarbures, «aujourd’hui exorbitants», a encore déclaré V. Poutine, ajoutant : «Nous pourrions réglementer les prix sans qu’aucune politique ne se mêle de ça.»

S’adressant aux journalistes plus tard dans la journée, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin a souligné que ce projet pouvait permettre à l’Europe «d’acheter du gaz russe qui est le moins cher et le plus sûr».

«[Certaines forces] ont déjà essayé de porter atteinte au Turkish Stream. Comme c’est le seul itinéraire aujourd’hui qui est fiable et qui fonctionne bien, Vladimir Poutine a proposé d’examiner la possibilité de créer un hub séparé à la frontière turque, pour qu’on puisse livrer du gaz à tous ceux qui le veulent via ce hub, en construisant des réseaux supplémentaires pour cela», a poursuivi le haut diplomate, selon qui R.T. Erdogan a réagi à cette proposition avec «un grand et vif intérêt».

La veille, lors du Forum de l’énergie à Moscou, V. Poutine avait fait savoir que la Russie était prête à fournir du gaz à l’Europe «y compris pour l’automne-hiver actuel». Ajoutant que «la Russie est prête pour le début de ces livraisons. La balle, comme on dit, est dans le camp de l’Union européenne».

A cette occasion, le président russe avait déjà précisé par quel biais le gaz russe pourrait être fourni à l’Union européenne : «Nous pourrions […] faire passer les principales voies de livraison de notre carburant et de notre gaz via la Turquie, en créant en Turquie le plus important hub de gaz.»

Ces propos surviennent alors que le Vieux continent subit de plein fouet le contrecoup des sanctions sur les hydrocarbures russes. Partout en Europe, les pays redoutent des difficultés énergétiques pour la saison hivernale.

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