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Tension entre les deux Corée : Où s’arrêtera la guerre des missiles…

Après une journée marquée par une salve record de tirs, la Corée du Nord a lancé jeudi trois nouveaux projectiles, dont un missile balistique intercontinental (ICBM) qui a apparemment échoué, selon l'armée sud-coréenne. La veille mercredi, au moins 23 missiles dont l'un est tombé près des eaux territoriales sud-coréennes, ont été lancés provoquant une brutale hausse des tensions avec son voisin du Sud qui a riposté en lançant trois missiles vers la mer.

Alors que l’armée sud-coréenne prend en ce moment part au plus grand exercice aérien conjoint de son histoire avec son allié américain, le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a fustigé mercredi la « provocation » de Pyongyang, dénonçant une « invasion territoriale de fait ».

Trois missiles balistiques nord-coréens de courte portée ont été lancés dans la matinée et l’un d’eux a franchi la « Ligne de limite du Nord », qui constitue de fait la frontière maritime entre les deux pays. Une première depuis la division de la péninsule après la guerre de Corée en 1953. Dans la foulée, une rare alerte au raid aérien est déclenchée dans l’île sud-coréenne d’Ulleungdo, située à environ 120 km à l’est de la péninsule coréenne, où les habitants ont reçu consigne de se réfugier dans des bunkers. Il a même été demandé aux habitants « d’évacuer vers l’abri souterrain le plus proche », signale-t-on.

Un des missiles a terminé sa course en mer à seulement 57 kilomètres de la ville sud-coréenne de Sokcho, dans le nord-est de la Corée du Sud, a indiqué l’armée sud-coréenne qui a qualifié de « très rare et intolérable » cette salve inédite. Elle a annoncé dans la foulée avoir tiré, pour sa part, trois missiles air-sol près de la frontière maritime intercoréenne.

Au total, la Corée du Nord a lancé au cours de la journée de mercredi 22 autres projectiles, dont des missiles balistiques à courte portée et des missiles sol-air, selon l’armée sud-coréenne. Et en début d’après-midi, toujours selon Séoul, l’armée nord-coréenne a procédé à une centaine de tirs d’artillerie depuis la province de Kangwon, dans le Sud-Est du pays, vers l’intérieur de la « zone tampon » frontalière instaurée en 2018 dans l’espoir de réduire les tensions et les risques d’incident armé entre les deux pays.

Si l’administration US a vite dénoncé Pyongyang, la Russie a appelé « tout le monde à garder son calme », selon Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin. « Toutes les parties de ce conflit doivent éviter de prendre des mesures quelconques susceptibles de provoquer une montée des tensions », a-t-il dit, soulignant que la « situation sur la péninsule est déjà assez tendue ».

Le président Yoon a convoqué une réunion du Conseil national de sécurité au sujet de cet incident, l’un des plus agressifs depuis plusieurs années estiment des analystes. Le président sud-coréen a en outre ordonné des mesures « rapides et sévères afin que la Corée du Nord paie un prix fort pour ses provocations ». La Corée du Sud a fermé plusieurs routes aériennes au-dessus de la mer du Japon, conseillant aux compagnies aériennes d’effectuer un détour pour « assurer la sécurité des passagers sur les routes en direction des États-Unis et du Japon ».

Cet acte militaire de la Corée du Nord n’étonne pas Ankit Panda, chercheur américain, au micro de Nicolas Rocca : « Le fait que les Nord-Coréens aient confiance en leur capacité nucléaire, qu’ils les aient prouvés et qu’ils aient tous ces missiles balistiques qui fonctionnent, va les rendre fondamentalement plus sûrs pour lancer des missiles proche d’îles sud-coréennes, ou de leurs côtes. »

Ces tirs nord-coréens semblent une réponse directe à « Vigilant Storm », exercice des forces aériennes de Séoul et Washington en cours depuis lundi 31 octobre. Depuis cet été, Séoul réagit de manière forte et rapide aux différents exercices ou essais nord-coréens, favorisant ainsi l’escalade des tensions.

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