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Tension dans le Haut Karabakh : Déminage russe à Sotchi

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A Sotchi, Vladimir Poutine a réuni Arméniens et Azerbaïdjanais pour juguler la tension entre ces deux ex-républiques soviétiques qui se disputent le contrôle du Haut-Karabakh depuis les années 1990.

« De notre avis commun, c’était une rencontre très utile qui a créé une très bonne ambiance pour d’éventuels futurs accords », a affirmé le président russe à l’issue du sommet tripartite. « Pour sa part, la Russie fera tout pour trouver un règlement définitif et exhaustif » du conflit au Haut-Karabakh, a-t-il assuré, ajoutant qu’« il est dans l’intérêt de tous de normaliser les relations ».

Dans une déclaration commune adoptée à l’issue du sommet, Bakou et Erevan se sont engagés à « ne pas recourir à la force », ainsi qu’« à régler tous les litiges uniquement sur la base de la reconnaissance de la souveraineté mutuelle et de l’intégration territoriale ». Ils ont également souligné « l’importance des préparatifs actifs à la conclusion d’un accord de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie afin d’assurer une paix durable et à long terme dans la région ».

Avec ce sommet, la Russie se réinstalle dans son rôle traditionnel d’arbitre dans cette région instable, où les Occidentaux s’agitent.

Le président russe s’est, dans un premier temps, entretenu en tête-à-tête avec Nikol Pachinian premier ministre arménien. « Le plus important est d’assurer la paix et de créer les conditions pour le développement », a dit V. Poutine à son hôte. Ce dernier a, quant à lui, souligné que ses priorités étaient le retrait azerbaïdjanais des zones du Haut-Karabakh dans lesquelles sont déployés les soldats des forces de la paix russes, ainsi que la libération des prisonniers de guerre. Les derniers combats se sont révélés particulièrement meurtriers (près de 300 morts).  Par la suite, le maitre du Kremlin a reçu son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev, lequel l’a remercié d’avoir donné un « élan au processus de normalisation ».

La guerre à l’automne 2020 entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, qui avait fait plus de 6 500 morts dans les deux camps, s’était terminée par une déroute militaire arménienne et un accord de paix parrainé par Moscou. Des affrontements sporadiques ont toutefois continué d’éclater, malgré la présence de militaires russes, que ce soit au Haut-Karabakh ou à la frontière reconnue entre les deux pays, en septembre notamment.

Ces pourparlers sous l’égide de la Russie interviennent à un moment où les capitales occidentales ont pris une part plus active à la médiation concernant le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. En août dernier, le président du Conseil européen, Charles Michel, et le président français, Emmanuel Macron, ont ainsi organisé des négociations entre les deux parties à Bruxelles.

La Russie, qui voit d’un mauvais œil ces initiatives dans une région qu’elle considère comme son pré carré, et l’Union européenne ont échangé de vives critiques quant à leurs efforts de médiation respectifs. La Turquie, qui arme Bakou, a aussi fait des efforts de médiation, Recep Tayyip Erdogan, ayant récemment rencontré les deux parties à Prague.

N. Pachinian avait annoncé samedi, avant son séjour à Sotchi, qu’il était prêt à prolonger la présence des 2 000 soldats des forces de la paix russes pour une durée allant jusqu’à vingt ans, disant espérer une proposition de M. Poutine en ce sens. Le président azerbaïdjanais, fort de sa victoire militaire en 2020, a juré de repeupler le Karabakh avec des Azerbaïdjanais, alors que cette région majoritairement habitée par des Arméniens échappe au contrôle de Bakou depuis une première guerre – qui avait fait près de 30 000 morts – dans les années 1990, à l’époque de la dislocation de l’URSS.

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