En l’espace d’une semaine, seize Palestiniens – des combattants, mais aussi des civils et des mineurs – et quatre Israéliens ont été tués dans les Territoires occupés.
Il y a d’abord eu ce raid de l’armée israélienne à Jénine, avec des combats d’une rare violence. Le lendemain, deux Palestiniens armés ont attaqué une station-service à proximité d’une colonie au nord de la Cisjordanie. Dans la soirée, des colons ont attaqué deux villages palestiniens, avant de s’en prendre à un autre le lendemain dans la journée. Mercredi soir, trois Palestiniens ont été tués dans un assassinat ciblé par un drone à Jénine.
En tout, depuis le début de l’année 2023, au moins 176 Palestiniens, 25 Israéliens ont perdu la vie. Volker Türk, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, a précisé vendredi que « les derniers meurtres en date, la violence et la rhétorique incendiaire ne servent qu’à plonger les Israéliens et les Palestiniens plus profondément dans l’abîme ». Il y a eu de nombreuses réactions internationales pour condamner les exactions de colons extrémistes dans plusieurs localités palestiniennes en Cisjordanie après une semaine particulièrement meurtrière. Sept morts côté palestinien lors d’une incursion israélienne, quatre morts israéliens lors d’une fusillade. Des maisons et des voitures ont été incendiées, au moins un Coran déchiré et plusieurs Palestiniens blessés dont l’un mortellement. Les responsables de la sécurité en Israël, fait inhabituel, condamnent également ces violences. Le chef d’état-major, le chef de la police et celui du Shin Bet, le service de sécurité intérieure, condamnent tous trois les violences commises par de jeunes extrémistes juifs dans des localités palestiniennes en Cisjordanie. Ils qualifient ces actes de terrorisme. Et d’affirmer que cela va « à l’encontre » de toutes les valeurs morales et aussi juives. C’est du terrorisme « nationaliste », proclament-ils encore. Pour les responsables sécuritaires, ces actions portent atteinte – en fin de compte – à l’État d’Israël. Des propos très mal reçus par Bezalel Smotrich, ministre qui les qualifie de « dangereux ». Les arrestations administratives contre des émeutiers sont anti-démocratiques, estime encore le ministre israélien. Par ailleurs, le chef du gouvernement israélien a fustigé les propos d’un autre de ses ministres d’extrême droite qui avait appelé à la création de nouveaux avant-postes même sans le feu vert du gouvernement. Des propos « inacceptables », a affirmé Benyamin Netanyahu.
A rappeler que les colons ont établi un nouvel avant-poste sur les terres de la ville de Derastia, à l’ouest de Salfit, au nord-ouest de la Cisjordanie, sous la protection des forces d’occupation israéliennes, a révélé Moaz Al-Salman, maire de cette ville palestinienne. Il a déclaré qu’en moins de 24 heures, des dizaines de colons se sont emparés des terres palestiniennes dans la région d’Al-Qada, au nord de la ville, et ont installé deux caravanes et trois bergeries, et ils ont construit un chemin de terre vers la zone et étendu les réseaux d’eau et d’électricité.
Le réseau d’information Quds a diffusé sur sa page Telegram les images de colons armés dans la région Oum Safa, au nord-ouest de Ramallah, armés de mitrailleuses et ouvrant le feu en direction des Palestiniens. Huit palestiniens au moins ont été blessés dans ce village dans des affrontements qui se sont poursuivis plusieurs heures.
Jeudi 22 juin, des colons avaient attaqué les habitants du village Jaloud au sud-est de Naplouse, avec l’aide des soldats et garde-frontières israéliens. Là aussi, six Palestiniens ont été blessés dont deux à la tête. Le mercredi 21 juin, des centaines de colons israéliens ont attaqué le village palestinien Turmusayya dans le nord de la Cisjordanie occupée. Ils ont mis le feu aux maisons, aux voitures et aux champs agricoles des habitants et tué un jeune palestinien.
Auparavant les attaques des colons avaient visé les villages de Beitin et de Deir Dibwan, à l’est de Ramallah, celui d’Al-Laban Al-Sharqiya, au sud de Naplouse. Par ailleurs, un homme de 39 ans a succombé samedi à ses blessures après avoir été « abattu par l’occupant (Israël) vendredi à l’aube à Naplouse », dans le nord de la Cisjordanie, a indiqué le ministère palestinien de la Santé.
Depuis le début de l’année, au moins 176 Palestiniens sont tombés en martyrs, certains sont des résistants et d’autres sont des civils qui ont succombé durant les offensives israéliennes. Côté israélien, 25 ont été tués ainsi qu’un Ukrainien et un Italien, selon un décompte de l’AFP établi à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.