Le ministre de la Justice a lancé une nouvelle campagne contre les auteurs d’atteintes à la vie privée des Marocains sur les réseaux sociaux. « J’appelle tous les Marocains victimes d’attaques sur les réseaux sociaux à recourir à la justice et à demander une compensation financière… car ce sont leurs images personnelles, leurs réputations et leurs secrets qui ont été agressés. La justice tranchera ces questions », a souligné Abdellatif Ouahbi mardi à la Chambre des conseillers.
« Quiconque a commis ces actes sur les réseaux sociaux verra qu’il fera demain l’objet de poursuites judiciaires », a-t-il menacé. Le ministre a noté qu’« il y a une différence entre ceux qui travaillent comme journalistes et ceux qui parlent sur leurs chaînes YouTube (…) Certaines personnes se cachent derrière le travail journalistique pour commettre des crimes et pour gagner de l’argent ».
A.Ouahbi a promis, dans le cadre de la réforme du code pénal, attendue depuis des lustres, de punir lourdement ces pratiques « afin de protéger le citoyen marocain, la femme marocaine, la famille et les fondements de la nation ».
Le ministre de la Justice avait déjà promis, en septembre dernier sur la chaîne 2M, de pénaliser les dérapages sur les réseaux sociaux. « Nous allons mettre un terme à ce qui se passe sur TikTok et YouTube, comme par exemple filmer la vie privée des gens sans leur permission (…) il y a une anarchie médiatique. Il n’y a pas de loi. Sur YouTube, des personnes disent ce qu’elles veulent envers un ministre ou un responsable (…) Nous allons adopter un texte spécial pour pénaliser ces dérapages ».
Pour rappel, le 11 novembre dernier, la justice marocaine s’est prononcée, en première instance, en faveur d’Abdellatif Ouahbi dans la plainte qu’il avait déposée contre Hamid El Mahdaoui, condamnant le journaliste et fondateur du site Badil Info à un an et demi de prison ferme et à une amende de 1,5 MDH. Une affaire des plus scabreuses qui vise à faire taire une voix médiatique certes dissonante, mais crédible.