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Renforts britanniques et allemands en Pologne : Un signal de fermeté qui s’ajoute au message US

Un conseiller de la Maison Blanche a assuré qu'«une escalade militaire et une invasion de l'Ukraine pourraient survenir n'importe quand», mais que le déploiement de 3 000 soldats américains en Europe ne visait pas à aggraver les tensions.

Jake Sullivan a multiplié les interventions médiatiques pour faire le point sur la position américaine à l’égard de l’Ukraine. Les Etats-Unis, qui ont déployé 3 000 soldats en renfort en Europe, veulent avertir la Russie mais n’ont pas envoyé ces troupes «pour déclencher une guerre», a assuré dimanche 6 février sur ABC et Fox le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche.
Bien que Moscou a nié à plusieurs reprises avoir des intentions hostiles envers l’Ukraine, affirmant vouloir uniquement garantir sa sécurité, Jake Sullivan a fait écho aux déclarations d’autres responsables américains en affirmant sur NBC qu’«une escalade militaire et une invasion de l’Ukraine pourraient survenir n’importe quand». Il a cependant insisté sur le fait que l’envoi de 1 700 soldats américains en Pologne, dans le cadre d’un déploiement de 3 000 hommes en Europe, n’était pas une mesure visant à aggraver les tensions dans la région. Une analyse que ne partage pas le Kremlin. La semaine dernière, son porte-parole, Dmitri Peskov, avait fait valoir à propos de ce déploiement de troupes : «Il est évident que ce ne sont pas des mesures visant à désamorcer les tensions mais, au contraire, ce sont des actions qui conduisent à les augmenter.»
Mais côté américain, on semble vouloir se préparer au pire. «Le président [Joe Biden] dit clairement depuis des mois maintenant que les Etats-Unis n’envoient pas de troupes pour déclencher une guerre ou faire la guerre à la Russie en Ukraine», a affirmé J. Sullivan au cours de l’un de ses passages télévisées du jour, ajoutant : «Nous avons envoyé des troupes en Europe pour défendre le territoire de l’OTAN» et pour envoyer un «message clair» à la Russie sur le fait qu’une «agression» contre les alliés des Etats-Unis se heurtera à une «réponse ferme», a-t-il déclaré. La menace porte notamment sur le gazoduc Nord Stream 2, qui doit permettre de transporter du gaz de la Russie vers l’Allemagne via la mer Baltique : «Le président Biden a été très clair à ce sujet : si la Russie envahit l’Ukraine, d’une manière ou d’une autre, Nord Stream 2 ne sera pas mis en œuvre.»
J. Sullivan a assuré qu’il existait une possibilité «très nette» que la Russie envahisse l’Ukraine, peut-être même «dès demain». «Nous pensons que les Russes ont déployé les capacités pour lancer une opération militaire importante en Ukraine, et nous travaillons d’arrache-pied pour préparer une réponse», a-t-il expliqué. «Le président Biden a rassemblé nos alliés, il a renforcé et rassuré nos partenaires sur le flanc oriental, il a fourni du soutien matériel aux Ukrainiens, il a proposé aux Russes une voie diplomatique» pour sortir de la crise, a-t-il énuméré.
La présidence ukrainienne a pour sa part jugé plus tôt le 6 février que les chances de trouver une «solution diplomatique» à la crise avec la Russie étaient «considérablement supérieures» à celle d’une «escalade» militaire. «Ne faites pas confiance à des prévisions apocalyptiques», a écrit sur Twitter Dmytro Kouleba, chef de la diplomatie ukrainienne.
En attendant, le Royaume-Uni a décidé d’envoyer 350 soldats supplémentaires en Pologne, a annoncé lundi Ben Wallace, ministre britannique de la Défense. Ces troupes s’ajoutent à 100 ingénieurs de l’armée britanniques déjà présents dans le pays. Il s’agit de «montrer que nous pouvons travailler ensemble et envoyer un signal fort que Grande-Bretagne et Pologne se tiennent côte à côte», a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse avec son homologue polonais Mariusz Blaszczak.
Il y a lieu de rappeler aussi que l’Allemagne a suivi la même dynamique alors que le chancelier allemand se réunissait à la Maison Blanche avec J. Biden sur le dossier de l’Ukraine. « Nous renforçons ainsi notre contribution en termes de forces sur le flanc Est de l’Otan et envoyons un signal clair de détermination à nos alliés » a déclaré Christine Lambrecht, ministre allemande de la Défense, lors d’un déplacement à Munster.

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