Jeremy Corbin, chef de file des amis du Polisario, a adressé trois questions écrites au gouvernement conservateur piloté par Rishi Sunak, portant sur les « violations des droits de humains commises par le Maroc au Sahara occidental », « un recensement des populations autochtones et des colons marocains » dans la province et sur les mesures prises par Londres « pour fixer un calendrier pour le référendum d’autodétermination au Sahara occidental ».
Dans sa réponse à la première question, David Rutley, sous-secrétaire d’Etat au ministère des Affaires étrangères, Commonwealth et du développement, a souligné que « le Royaume-Uni s’engage à promouvoir le respect du droit international humanitaire dans le monde entier ». « En ce qui concerne le Sahara occidental, nous soutenons fermement le travail de Staffan de Mistura, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, et nous nous félicitons de sa visite en septembre 2023 dans la région, y compris au Sahara occidental. Nous continuons d’encourager un engagement constructif dans le processus politique et de suivre les progrès », a-t-il ajouté.
Le responsable gouvernemental a, ensuite, ignoré la question sur le recensement de la « population autochtone ». En revanche, il a insisté sur l’appui de son pays aux « efforts menés par l’ONU pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, fondée sur un compromis, qui garantira l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
L’offensive de J. Corbyn, via ces questions, intervient quelques semaines après des initiatives sur le dossier du Sahara, signées, début février, par deux députés du Parti travailliste, Navendu Mishra, membre du groupe d’amitié avec le Polisario, et Kim Johnson.
En dépit de cette mobilisation des partisans du Polisario au niveau de la Chambre des Communes, le gouvernement continue de renforcer son partenariat avec le Maroc, comme le démontre la nomination, à la mi-décembre, de Rob Butler, député conservateur, en tant qu’envoyé commercial du Premier ministre auprès du Royaume. Le Mexique et le Pakistan ont eu droit aussi à ce rang.
R. Butler s’est réuni récemment à Rabat, avec Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères. « Il existe de formidables opportunités pour les entreprises britanniques d’investir ici, créant ainsi des emplois et de la richesse pour les deux pays. Le message est clair : le Maroc est ouvert aux affaires », a-t-il écrit sur la plateforme X.
Rabat et Londres avaient conclu, en octobre 2019, un accord d’association intégrant les produits du Sahara.