En prenant en compte les délais de transmission de ses décisions à l’économie réelle, le Conseil a ainsi décidé de marquer une pause dans le cycle de resserrement de la politique monétaire, indique BAM dans un communiqué publié à l’issue de la deuxième réunion trimestrielle de son Conseil au titre de l’année 2023.
Les décisions du Conseil, lors de ses prochaines réunions, tiendront compte notamment de l’évaluation approfondie et actualisée des effets cumulés de ses hausses de taux et de l’impact des différentes mesures mises en place par le gouvernement pour soutenir certaines activités économiques et le pouvoir d’achat des ménages.
Au niveau des projections d’inflation, elle devrait ressortir à 6,2% en moyenne durant l’année 2023, avant de s’établir à 3,8% en 2024, selon BAM. La composante sous-jacente de l’inflation devrait aussi connaitre une trajectoire similaire, passant de 6,6% en 2022 à 6,1% cette année, puis à 2,9% en 2024. Après un taux de 6,6% en 2022, l’inflation a continué de s’accélérer pour atteindre un pic de 10,1% en février 2023, note la même source. Depuis, elle s’est inscrite en décélération mais reste à des niveaux élevés en lien avec le renchérissement des produits alimentaires frais, revenant à 8,2% en mars, à 7,8% en avril puis à 7,1% en mai, ajoute BAM.
Pour ce qui est des projections de croissance, l’économie nationale devrait progresser de 2,4% en 2023, puis s’améliorer à 3,3% en 2024, selon BAM. La succession de deux années de sécheresse conjuguée à un environnement externe globalement défavorable continuent de peser sur l’activité économique indique BAM relevant qu’avec une production céréalière estimée par le département de l’Agriculture à 55,1 millions de quintaux, la croissance de la valeur ajoutée agricole devrait se limiter à 1,6% en 2023 après une contraction de 12,9% un an auparavant. En 2024, la valeur ajoutée agricole devrait, sous l’hypothèse d’une récolte céréalière de 70 millions de quintaux, croitre de 5,5%, prévoit BAM. Pour les secteurs non agricoles, la progression de leur valeur ajoutée ralentirait de 3% en 2022 à 2,5% en 2023 avant de s’accélérer à 3,2% en 2024.